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Full text of "Giannina e Bernardone : dramma giocoso in due atti = Giannina et Bernardone : opéra comique en deux actes : représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Thé^atre de l'Impératrice, le 3 octobre 1812"

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GIANNINA 


^     E  BERNARDONE, 

DRAMMA  GIOCOSO  IN  DUE  ATTI. 

GIANNINA 

ET  BERNARDONE, 

OPERA  COMIQUE  EN  DEUX  ACTES, 

Représenté,  pour  la  premif'ie  fois,  à  Paris,  sur  le 
Théâtre  de  I'Impératrice,  le  3  Octobre  1812. 


Pkix  :  I  fr.  5o  c. 


DE  L'IMPRIMERIE  DE  HOCQUET  ET  Ci« , 

RUE  I)U  FAUBOURG  MONTMARTRE,  H°.  4- 

PARIS, 

Au  Théâtre  de  l'Impêkatricê. 
1812. 


PERSONJGGL 


GIANNINA  5  moglie  di       La  sig,  BarïlU. 

BERNARDONE,  Coatadino 

vecchio  e  geloso.  Il  sîg.  BarillL 

DONNA  AURORA  ,  nipote 
d'Oilando  ,  e  promessa 
sposa  di  La  sig.  NerL 

FRANCONE,  capitano  di 

cavallerîa.  Il  sig,  TaccJiinardi^ 

ORLANDO,  Uffizîaled'uii 

reggimento  ledesco.        Il  sig.  Angrisanu 

MASÎNO ,  fauoi  e ,  fratello  di 

Giaanina  ,  e  marito  di        II  sig.  Benelli, 

LAURETTA  5  Contadina.    La  sig.  Degregoru 

Suonatori. 

Servi. 

La  scena  sifinge  nelle  vicinanze  di  Gaeta* 
La  Musica  è  del  signor  Doraenico 

ClMAROSA. 


PERSONNAGES. 


GIANNINA  ,  femme  de       Mad.  BariUL 

BERNARDONE  ,  Paysan 

viçux  et  jaloux.  M.  BariUL 

D.  AURORA  ,  nièce  d'Or^ 
landoj  promise  en  mariage 
à  Mlle,  Neri. 

FRANCONE,  Capitaine  de 

cavalerie.  M.  Tacchinardû 

ORLANDO  ,  Officier  de 

hussards  allemands,  M.  Àngrisani* 

MASINO,  fermier,  frère 
de  Giannina^  et  mari  de     M.  Benelli. 

LAURETTA  ^  paysanne.     Mad.  Degregori. 

Des  Musiciens. 

Des  Domestiques. 

Le  scène  est  dans  les  environs  de  Gaéte^ 

La  Musique  est  del  Signor  Doraenico 

CiMAROSA. 


Al  1  O  PRIMO. 


Cajnpagna  ;  da  un  lato  la  casa  diBernardone; 
dalf  altro  il  palazzo  di  donna  Auiora^ela 
casa  di  Masino.  La  fonda  colllna ,  con  çeduta 
d\uia  fortezza, 

SCENA  PRIMA. 

GI  îNNlNA  seduta  davand  alla  sua  porta  e  lavo-- 
randj,  BERISiARDONE  e  LAURETTA. 

IN  T  nODU  Z  lONE. 

G.  Sventiirata  è  quella  mo^lie 

Che  il  marito  lia  sospettoso, 

Notte  e  giorno  lo  geîoso 

La  sta  sempre  a  martellar. 
li.  Donzellette  semplicette , 

Trappolar  non  vi  lasciate; 

Perché  poi  da  maritate 

Vi  conviene  sospirar. 
B.  Chi  non  sa  rhe  sia  malanno 

Prenda  moglie  e  poi  lo  dica. 

Fra  le  spine ,  e  fra  Tortica 

Deve  a  f  rza  l  iposar. 
G.  Noa  ri.spondo  per  prudenza. 

L,  Oh  cbe  satire  rabbioso  ! 

G.  L.      Un  marito  più  geloso 

Non  si  pj'ô  di  te  trovar. 
B.  Ma  qn  fiiori  a  lavorare 

INon  sta  bene. 
G.  Si  !?i/,nore. 

B.  Gia  lo  so,  per  far  l'amore, 

Per  chiassare  e  civettar. 
G.  Que?>t'  è  troppo. 

L.  Farli  m  aie. 

B.  Presto  in  casa. 

G,  t.      Testa  iiiatta. 


ACTE  PREMIER. 


Le  Théâtre  représente  une  campagne.  Dhin  côté 
la  maison  de  Bernardone  ;  de  C antre  ,  V hôtel 
de  D,  Aarora  ,  et  la  piaison  de  Masino  ;  dans 
le  fond  une  colline  et  la  vue  d'une  forteresse, 

SCENE  PREMIERE. 

GIANNIN  K  ,  assise  devant  sa  porte  ,  et  travaillant , 
BERiNARDONE,  et  LAURETTA. 

JNTROD  UCTÎON. 

G.  Oh  combien  el:e  est  à  plaindre  la  femme 

qui  a  un  mari  jaloux!  elle  se  voit  tourmentée 
nuit  et  jour  par  ses  injustes  soupçons. 

Jeunes  fillettes,  ne  vous  laissez  pas  attra- 
per ,  car  quand  vous  serez  mariées  ,  vous 
soupirerez  sans  cesse. 

B.  Si  l'on  veut  savoir  ce  que  c'est  que  le  mal- 

heur ,  il  finit  se  marier  On  est  forcé  de  cou- 
cher sur  des  ronces  et  des  épines. 

G.  Je  ne  dis  mot  par  prudence. 

L,  C'ec-t  un  diable  enragé  ! 

G.  L.         On  ne  saurait  trouver  un  mari  plus  jaloux 
que  toi. 

B.  Pourquoi  travailler  ici  ?  cela  ne  convient 

pas. 

G.  Pard(mnez-moi. 

B.  Ah!  e  comprends.  C'est  pour  faire  l'amour , 

pour  folâtrer  avec  les  messieurs. 
C'e.st  trop  fort, 
i^.  Vous  l'insultez. 

B.  '  Allons,  rentre  chez-toi. 

G,  L.         Il  est  fou. 


(  4  ) 

Un  marito  cosi  tratta  ! 
Ma  vo'  fargliela  pagar, 
U  Cr,      Una  moglie  cosi  tratta  l  > 

{Ma  l'avete 
Ma  Tayete  da  pagar. 

S  GENA  II. 

M  A  SI  NO,  e  Dettî. 

M.         CTie  chiasso  ,  che  rumore  !  o 

Cbe  scena  è  questa  mai  ? 
G.  (à  jB.)T'ho  già  sofleito  assai. 
L.  E  troppo  in  verità. 

M.         Ch'è  stato?  3 

Quel  briccone. .  . 
M.{àB.)Cli  hai  fatto? 
B,  La  Giannina.  . . 

G.  L.      Di  sera ,  e  di  mattina  ^ 

A  tormentar  sta. 

la 

B.         Ma  la  ragion. . . 

G.L.M.  Vergogna! 

B .         Lei  sempre ... 

G.L.M.  Non  parlare. 

B.         Lasciatemi  sfogare/ 

Ch'io  crepo  in  verità. 
TuxTi.  Che  rabbia,  clie  dispetto! 

Già  balla  il  mio  cervello , 

E  corne  un  molinello 

Girando  se  ne  ya. 

QGiannina  si  getta  soprauna  seggiola y  Jin^ 
gendo  di  cadere  in  svenimento,') 

SCENA  III. 

,    ^       IL  C APITANO,  e  Detti. 

iii  c.      Quai  grida!  quai  fracasso  !  olà  !  fermate. 

Donde  yien  tal  barufFa  ? 
Mi         Abbiam  bel  dir,  bel  far,  quel  yillanacci^ 

Stapazza  ognor  sua  mc^glie. 


(4  ) 

3B.  Traiter  ainsi  un  mari  !  mais  tu  me  le  payeras 

U  G.         Traiter  ainsi  une  femme  !  mais  il  faut  s'en 
ven";er. 


SCENE  IL 

M  A  S I N  O  et  les  Précédens.  ' 

M.  Quel  bruit!  quel  tapage!  d'où  vient  cette 

dispute  ? 
G.  (a  J5.)    Je  suis  lasse  de  souffrir. 
L.         '  C'en  est  trop ,  en  vérité. 
M.  Mais  qu  est-ce  donc  ? 

Ce  mauvais  sujet.  . . 
M.  (à  B.)   Qu  as-tu  fait  ? 
B.  Giannina  veut  absolument. .  . 

h.  G.    11^^  tourmente  soir  et  matin. 

B.  Mais  la  raison ... 

G.  L.  M.    C'est  affreux. 

B.  C'est  elle  qui  toujours. . . 

e.  L.  M.  Tais-toi. 

B.  Laissez-moi  parler  ;  car  j'étouffe ,  ma  foi. 

TOUS.        Quelle  rage!  quel  dépit  !  ma  tête  s'en  va, 
je  sens  qu'elle  tourne  comme  un  moulinet. 
(  Giannina  se  jette  sur  un  siège  y  feignant  de 
s  évanouir,  ) 


SCENE  m. 

Le  CAPITAINE  et  les  Précédens. 

juE  c.         Quels  cris  !  quel  vacarme!  quelle  est  la 

cause  de  cette  querelle  ? 
M,  On  a  beau  dire  et  beau  faire  ,  ce  malotru 

maltraite  toujours  sa  femme. 


(  5  )• 

IL  G      Ov'  è  côstei  ? 

B .         Sta  dove  sta  ;  che  cosa  importa  a  lei? 
IL  c.      A  me  cosi  rispondi? 
L.  Perdonate. 

La  creanza  costui  non  sa  che  sia, 

E  poi  patisce  il  mal  di  gelosia. 
IL  c.     Che  bestia  ! 
B.         Sna  boDtà. 
G.  (^ffè  ci  ho  gusto.) 

M.         Lccola  quà  j  sign>re. 

Fer  colpa  sua  svenuta. 
]LC.      (^Accostandosi)  oh  poverina  ! 

Quant'  è  leggiadra!  a  lei  con  quest'  essenza 

Porgiam  tosto  soc  corso. 
B.         Non  8' incommodi. 
ilc.(c5,)  Sta  zitto. 
B.  (Oh  che  paiienza  ! ) 

IL  c.      Par  che  rinyenga. 
G.  Ohimè  ! 

B.(a  C.)  Ma  non  s'  accopti  tanto. 
]L  c.(àB,  Minacciandolo.)  Taci,  se  no. .  . 
G,  (Lo  voglio  far  crepare.) 

IL  c.      Villani,olà  accorrete,(i/eng07io  due  contadinï) 

Portiamola  in  sua  casa. 
B .       .  Tocca  a  me. 
3L  c.      Scostati ,  o  ti  bastono. 
B.         Mille  grazie. 
L.         Amica  sventurata  ! 
M.         Povera  mia  sorella  ! 
IL  C.      Natura  non  potea  farla  pîii  bella. 

(l  contadini  la  tntsportano  in  casa;  il  capi- 
tano  lases^uita.) 
iî .         Che  bontà  !  che  pietà  !  che  cor  sensibile  ! 

Yô  entrar  anch'  io.  . . 
M.         Sei  matto  ? 

Egh'  saria  capace 

Di  romperti  le  braccia. — Addio,  cognato. 
L.  Addio. 
B.  Dove  andate  ? 

M.         Servir  dobbiamo  certi  forestieri, 

leri  quà  giunti,  e  a  noi 

Diretti  d^l  padrone. 


(  5  ) 

lE  c.        Où  est-elle  T 

B.  Elle  est  où  elle  est  ;  que  vous  importe  ? 

LE  Tu  oses  me  répondre  ainsi  ? 

L.  Monsieur,   pardonnez-lui.  Il  ne  sait  pas 

vivre,  et  de  plus,  il  est  sujet  à  des  accès 
de  jalousie.' 

LE  c.         Uimbécille  ! 

B.  Vous  êtes  bien  honnête. 

G.  (  j'en  suis  bien  aise.  ) 

M.  La  voici,  monsieur.  Elle  vient  de  se  trou- 

ver mal,  et  c'est  lui  qui  en  est  la  cause. 

LE  c.        (  En  s' approchant,  )  La  malheureuse  ! 

qu'elle  est  jolie  !  tâchons  de  la  secourir  avec 
cette  essence. 

B.  Ne  vous  donnez  pas  cette  peine, 

LE  c.        (  y4  Ber,  )  Tais-toi. 

B.  (  Je  n'y  tiens  pas.  ) 

LE  c.        Il  me  semble  qu'elle  va  un  peu  mieux. 

G,  Hélas  ! 

B.  (  au  Cap  )  Ne  vous  approchez  pas  tant, 

LE  c.  (à  Ber.  en  le  menaçant.)  Tais-toi ,  si  non... 
G.  (  Je  veux  le  faire  crever  de  rage.  ) 

LE  c.        Paysans ,  holà  '  a  ccourez-ici  :  aidez-moi  à 

la  porter  chez-elle. 
B.  C'est  à  moi. 

LE  c.       Eloigne-toi,  ou  je  t'assomme  à  coups  de 

bâton. 
B.  Mille  grâces. 

L.  Malheureuse  amie  ! 

M.  Ma  pauvre  sœur  ! 

LE  c.        La  nature  n'aurait  pu  Fembellir  davan- 


tage. 

(  On  la  porte  chez-elle  ;  le  Capitaine  la  mit,  ) 
B.  Quelle  bonté  !  quelle  pitié  !  quelle  âme 

sensible!  ie  veux  entrer  anssi.  .  . 
M.  Es  tu  fou  ?  il  est  capable  de  te  casser  les 

bras  —  adieu  ,  mon  frère. 
L.  Adieu. 
B.  Où  allez-vous  ? 

M.  Nous  devons  servir  des  étrangers  qui  sont 

arrivés  ici  hier,  et  qui  nous  ont  été  envoyés 
par  nQtre  maître. 


(6) 

3*         (^Guardando  dalla  porta,  a  Masinoy 
Osserva,  osserva 

Che  smorlie  ei  sta  facendo  con  mîa  moglîe, 
M.         Lascialo  fare  ;  se  non  hai  giudizio , 

Bernardone ,  tu  cadi  in  precipizio. 

(Parte  con  Lauretta.} 
B .         Vô  entrare  ad  ogni  costo. 

SCENA  IV. 

BERNARDONE,  il  CAPITANO. 

ILC.  Allegramente. 

L*essenza  ha  fatto  efFetto. 
B.  Si  si;  ma  in  quella  casa 

Più  non  s'  entra  per  Bacco. 
îL  c.       Chi  lo  dice? 

B.  Lo  dice  Bernardone. 

ïL  c.  Che  dritto  hai  su  colei  ? 

B .  Che  dritto  ?  ell'  è  mia  moglie ,  întende  lei  ? 

IL  c.  (Sospira.)  Tua  moglie,  eterni  Dei! 

B.         Cos'ha?  si  sente  mal  ?  un  pô  d' essenza 
Lo  guarirà;  ritorni  al  suo  quartiere  ; 
Quest'aria,  a  quel  che  par,  non  gli  è  propizia. 

IL  C.      Tu  suo  ma  rit  0  ! 

B.         Si  signore.  E  sordo  ? 

L  c.       Perché  si  ingiuste  siete,  o  stelle  ingrate, 
E  un  si  raro  tesor  non  gli  involate 

{  Parte.) 

Un  bel  tesoro  in  ver  !  mattina  e  sera 

Mi  fa  inghiottir  veleno .  . . 

Ho  visto  quanto  basta  ; 

Bisogna  omai  tener  ben  gli  occhi  aperti^ 

Non  lasciarla  mai  sola;  e  pria  di  tutto 

Andar  ad  ordinare  un  catenaccio , 

Che  grosso  e  lungo  sia  corne  il  mio  braccio. 

{Parte.) 


B.  (à  Mas.  regardant  par  la  porte.  )  Re- 

garde ,  regarde  que  de  grimaces  il  fait  à  ma 
femme. 

M.  l  aisse  le  faire  *,  si  tu  n'es  pas  raisonnable, 

mon  cher  Bernardone,  m  tomberas  dans  le 
-précipice.  {  Il  sort  avec  Lauretta.  ) 

B,  Je  veux  entrer  à  quelque  prix  que  ce  soit. 

SCENE  IV. 

BERNARDONE,  le  CAPITAINE. 

liE  c.  Vive  la  ]oie  !  l'essence  a  produit  un  bon  effet. 
B.  Oui ,  oui  ;  mais  par  la  sambleu  ,  ou  n'en- 

trera plus  dans  cette  maison. 
I.E  c.        Qui  dit  cela  ? 
B.  Bernardone. 

LE  c.        Et  quels  droits  as-tu  sur  cette  aimable  per- 
sonne f 

B.  Quels  droits  ?  elle  est  ma  femme  ,  enten- 

dez-vous ? 

liE  c.        (  En  soupirant.  )  ta  femme  ,  grands  dieux  ! 

B.  Qu'avez-vous,  monsieur  ?  vous  vous  trou- 

vez mal  ?  prenez  un  peu  de  votre  essence  , 
cela  vous  fera  du  bien  ;  retournez  à  votre 
quartier;  cet  air,  à  ce  qu'il  paraît ,  ne  vous 
est  pas  propice. 

LE  c.        Toi ,  son  époux  ! 

B.  Oui,  Monsieur. — Etes-vous  sourd  par  ha- 

sard ? 

LE  c.        Destin  cruel  ,  pourquoi  es-tu  si  injuste  ? 

pourquoi  permets-tu  que  ce  grossier  person- 
nage ,  soit  l'heureux  po.^sesseur  d'un  trésor 
aussi  précieux  l    (  Il  sort.  ) 

B.  Un  beau  trésor,  ma  foi  !  elle  me  fait  enra- 

ger du  matin  jusqu'au  soir.  .  .  J'en  ai  assez 
vu.  .  .  il  faut  désormais  tenir  toujours  les 
yeux  bien  ouverts  ,  ne  la  laisser  jamais  seule; 
et  avant  tout  il  faut  aller  ordonner  un  ver- 
rou aussi  gros  et  aussi  long  que  mon  bras, 
(  Il  sort.  ) 


(7) 


SCENÀ  V, 
D.  AURORA,  ORLANDO. 

D  U  E  T  T  O. 

Che  bel  piacere 

Da  la  verdiira  ! 

E  un  bel  godere 

Questa  fresciira, 

Gran  bel  diletto 

Ch'  è  'l  passeggiar. 

Che  bel  mestiere 

State  soldate  ; 

Che  bel  vedere 

Truppe  accampate. 

Sentir  trombetta, 

Tambur  suonar  ! 

Tai'apatà  y  tarapatà. 

Fra  qiieste  piante 

Di  grato  odore 

Mi  sento  il  core 

Già  consolar. 

lo  State  amante, 

Guerra  e  rnmore 

Questo  niio  core 

Far  rallegrar. 
Caro  signor  mio  zio, 
Perchf^  meco  tedesco  voi  parlate? 
Fer  dirti  il  ver,  raia  cara  nipoti^ia, 
Benrhè  tni  piaccia  ancor  la  patria  mia, 
lo  sr  ordarnii  non  so  dell'  Ungheria. 
Chi  mai  crediito  avria^ 
Ch'  il  signor  Capitano  , 
Senza  ragione  alcuna  , 
A  me  mancasse  di  parola? 
Ed  io, 

Appena  mel  srrivesti, 

Dal  "olotiel  presi  licenza,  etosto 

In  DObta  y  r^oine  sai , 

Dali'  Uiiglieria  a  Napoli  volai. 


(  7  ) 
SCENE  V- 
D.  AURORA,  ORLANDO. 
DUO. 

A.  Qu'il  est  doux  de  respirer  l'air  de  îa  cam- 

pagne !  quelle  fraîcheur  déliciéuse  !  quelle 
charmante  promenade  ! 


o.  Qu'on  est  heureux  d'être  militaire  !  Qu'il 

est  peau  de  joir  soldats  enpataille  ,  d'enten- 
dre trompettes  et  tambours  !  Tarapatà,  tara- 
patd. 


A.  Les  doux  parfums  des  arbres  et  des  fleurs 

raniment  mon  cœur. 

o.  Moi ,  i'aime  la  guerre  ;  le  bruit  des  armes 

réjouit  mon  cœur. 

A.  Mon  cher  oncle  ,  dites-moi ,  pourquoi  me 

parlez-vous  moitié  allemand  ? 

o.  A  te  dire  vrai ,  ma  chère  nièce,  c'est  que 

malgré  l'amour  que  je  porte  à  ma  patrie,  je 

ne  puis  pas  oublier  la  Hongrie. 
A.  Ah  î  c'est  différent.  Qui  aurait  jamais  cru 

que  monsieur  le  capitaine  manquât  ainsi  à  sa 

parole  sans  aucune  raison? 

o.  Dès  que  tu  me  l'écrivis  ,  je  demandai  un 

congé  à  mon  colonel.  J'ai  quitté  de  suite  la 
Hongrie  ,  comme  tu  sais  ,  j'ai  pris  la  poste  , 
et  je  me  suis  rendu  promptement  à  Napleâ. 


(  8  ) 

Ji.         Grata  vî  son. 

o.         Noi  ^iani  giunti  in  Gaeta 
Jeri  sera,  e  dentr  og£î;i 
11  capitan  Francon  ti  sposerà, 
O,  tartaifel  !  con  me  discorrerà. 

À.         Colla  fcua  compagnia, 

Sei  mesi  fa,  fu  qui  spedito,  e  a  quanto 
lo  gli  bo  scritto  più  volte 
Di  risponderemai  non  s'è  degnato. 
Certo  d'iia'altra  qui  s' è  innamorato. 

O.  NoTi  dubîtar*^  o  cara;  ho  fatto  al  monda 

Duelli  ottantanove  ,  e  presto  spero 
D'  arrivare  a  novanta. 

SCENA  VI. 

MASINO,  eDetti. 

M.         Ben  tornati  , 

Signori,  dal  passeggio. 
A.  Ti  salnto  ,  fattor. 

o.         ^  Tite  ,  Masine  , 

State  molto  lontan  caste!  fortezza.^ 
M.         Vn  miglietto  di  strada  vi  sarà. 
o.         Va  pen  ;  or  or  colà  meco  verrai. 
M.         Saiô  pronto  à  servirla. 
li.  Signor  Zio, 

Vi  lascio  ,  e  vado  ariposarmi. 
o.  Addio. 

(  A  Mas.  )  Accompagnala  a  rasa,  e  là  m'aspetta. 
Intanto  io  resto  a  meditar  vendetta^ 
(  D,  Aurora ,  e  Masino  partono,  ) 

SCENA  VII. 

ORLANDO. 

Orsù ,  ficiabola  mia  famosa  e  forte , 

Preparati  fra  poco 

A  farmi  rispettar ,  corne  al  passato  ; 

Oltraggio  al  mio  ca»ato 

No  che  soffrir  non  sOj 


(  8  ) 

Je  vous  en  sais  bon  gré. 

Nous  sommes  arrivés  à  Gaë'te  hier  au  soir, 
et  le  capitaine  Francone  t'épousera  aujour- 
d'hui même ,  ou  tartaifel ,  il  aura  affaire  à 
moi. 

On  l'a  envoyé  ici  avec  sa  compagnie ,  il  y 
a  à  peu  près  six  mois  ;  je  lui  ai  écrit  plusieurs 
fois  ,  il  n'a  jamais  daigné  me  répondre.  —  Ah  ! 
je  suis  sûre  qu'il  a  une  autre  maîtresse. 

Sois  tranquille ,  ma  chère  nièce ,  depuis 
que  j'existe ,  j'ai  déjà  eu  quatre-vingt-neuf 
affaires  d'honneur  ,  et  j'espère  arriver  bientôt 
à  la  quatre-vingt-dixième. 

SCENE  VL 

M  A  S I N  O ,  et  les  Précédens. 

Serviteur ,  vous  voilà  donc  revenus  de  votre 
promenade  ? 

Bon  jour,  mon  cher  fermier. 

Tite  y  Masine ,  le  château  fort  est-il  bien 
éloigné  d'ici  ? 

Il  y  a  à  peu  près  une  demi-lieue. 

Cest  pon:  tu  y  viendras  pientot  avec  moi. 

Je  serai  prêt  à  vos  ordres. 

Mon  cher  oncle,  je  vous  quitte;  je  vais 
me  reposer. 

Adieu,  ma  nièce.  ( a  )  Accompagne- 
là  à  la  maison ,  et  attends-moi.  Cependant , 
je  vais  songer  à  la  vengeance. 

(  Aurora  et  Masino  sortent,  ) 

SCENE  VIL 

O  Px  L  A  N  D  O. 

Allons ,  sabre  fameux  et  invincible ,  c'est 
à  toi  à  me  faire  respecter  comme  je  l'ai  tou- 
jours été  jusqu'à  présent.  Je  ne  souffrirai  ja- 
mais que  moA  illustre  nom  ait  la  moindre 


(9) 

Aquesto  braccio  ,  aile  percosse  sue 
Ogal  canipion  ,  fortezza  ,  o  torrione 
Tosto  cède  ,  e  dirocca  ; 
Temerben  ci  facciamquando  ci  tocca. 

.4  RU. 

Quando  vado  a  duello  ,  a  batî:aglia  , 
E  niibevo  ima  buona  boîtiglia , 
Sono  il  primo  a  scaiar  la  niuraglia , 
Con  vaior  \  o  il  nemico  a  sîidar. 
Spacco  teste,  fracasso,  dirocco; 
Me  ne  rido  ,  se  fo  se  un  Rinaldo  ; 
Mai  non  tremo  ,  aile  botte  sto  saldo , 
S'anche  in  pezzi  mi  sente  tagliar. 
Foi  restando  vincitore, 
Con  gli  aniîciair  osteria  , 
Tutti  quanti  in  conipagnia 
'  Ci  mettiam  cosi  a  cantar. 
Trinche  vaine  ,  e  star  contento. 
Pone  amii  e  ,  allegramente. 
Trinche  ,  trinche  ,  camerate  , 
Trinrhe  noifa  trionfar. 
Son  soldato  valoroso , 
Questa  sciabla  non  isbagiia , 
E  col  braccio  mio  famoso 
Quando  punge  ,  e  quando  taglia  y 
Corne  un  rapido  torrente 
Fa  di  morti  un  a  catasta  ; 
Quà  rovina  ,  e  là  dévasta, 
E  da  ciina  sino  al  fondo 
Tutto  il  mondo  fa  tremar.       (  Parte.  )  " 

SCENA  VIIL 

GI ANNIN^. 

Bernardone  non  torna  -  che  vuol  dire  ? 
La  cosa  è  strana  assai  : 
î^on  mi  lascia  mai  sola  —  sempre  grida , 
Sempre  di  me  ha  paura  : 


(9) 

tache.  T^es  héros ,  les  forteresses ,  les  rem- 
parts, tout  cède  aux  coups  mortels  de  mon 
bras  formidable.  Quand  il,  le  faut,  nous 
savons  nous  faire  craindre  et  respecter. 

A  I  R. 

Quand  je  me  trouve  à  un  duel  ,  à  une  ba*" 
bataille  ,  et  que  j'avale  auparavant  une  bonne 
bouteille ,  ie  monte  le  premier  sur  les  rem- 
parts, et  plein  de  valeur,  je  cours  défier 
îennemi.  Je  fends  les  têtes,  je  détruis  les  mu- 
railles, je  brise  les  rochers,  j'aurais  affaire 
avec  Renaud,  j'en  rirais;  je  ne  tremble  ja- 
mais; je  résiste  à  tous  les  coups.  Je  brave 
tous  les  dangers  ,  même  quand  on  me  met 
en  pièces.  Ensuite  ,  quand  j'ai  remporté  la 
victoire,  je  m'en  vais  au  cabaret  avec  mes 
amis,  et  nous  chantons  tous  ainsi.  Trinké 
i/aine  et  vive  la  joie. — Trinquons  ,  trinquons 
mes  camarades  ;  c'est  en  trinquant  souvent 
quon  devient  invinclhLe.  Je  suis  un  soldat 
très- valeureux  ;  ce  sabre  est  infaillible;  et 
lorsque  guidé  par  mes  bras  fameux  ,  il  blesse 
d'estoc  ou  de  taille,  semblable  à  un  torrent 
rapide,  il  accumule  les  cadavres;  il  écrase, 
il  détruit ,  il  fait  trembler  tout  l'univers. 

(Il  sort,) 


SCÈNE  VIIL 

GIANNINA. 

Bernardone  ne  revient  pas.  —  Qu'est-ce  que 
cela  signifie  ?  C'est  une  chose  bien  extraordi- 
naire. —  il  ne  me  laisse  jamais  seule ,  il  gronde 


E  proprio  una  continua  seccatura.  ' 

Ma  punirlo  saprô;  d'esser  geîoso 

I.o  voglio  far  pentir.  —  Qui  fuori  intanto 

Sediaui  per  aspettàrlo. 

Su  da  brava  Giannina*,  lavorando. 

Mi  voglio  divertire  anc  he  a  cantare 

Per  farmi  un  p6  la  collera  passare. 

CANZONE. 

La  moglie  quand'  è  buona  è  sempre  quella; 

]Non  val  ricchezza ppr  farla  cadere  ; 

Ma  se  il  marito  a  torto  la  martella , 

La  testa  un  giornq  gli  puô  far  dolere. 

Con  il  trinche  triuch  te  tra. 

La  fortuna  del  geloso 

Colla  luna  sempre  va. 

Gelosi  marilati  deh  sentite  ! 

Le  niogli  mai  riêtrette  non  lasciate  ; 

Perché  quanto  voi  più  le  custodite  , 

Le  porte  allora  son  più  spalancate. 

La  fortuna  ,  etc. 

SCENA  IX. 

ILCAPITANO,  edetta,  indi  BERNARDONE  ,,e 
M  A  S I N  O. 

3L  c.      Viva  ,  viva  Giannina  ;  hai  ne]  cantare 

Veramente  una  grazia  che  innamora. 
G.  Cosa  ho  da  far;'  vi  sono  tante  e  tante, 

Che  cantano  per  spasso  e  per  diletto; 

Ma  io  canto  per  rabbia,  e  per  dispetto. 
IL  c.      Forse  per  tuoniaiito? 
G.  A  tutte  1  ore 

Ei  disperar  mi  fa. 
IL  c.      Grari  villanaccio! 

B.  (  Ho  gia  ordinato  un  grosso  catenaccio  ) 

Oh  diavolo!  mia  moglie  e  il  capitano 
In  ronferenza  stretta.  .  . 
Mio  cognato  a  chiamare  io  corro  infretta,' 
Eccolo  appunto.  [  a  Mas,  ]  Zitto. 


(  10  ) 

toujours,  il  a  toujours  peur  que  je  ne  la 
trompe;  il  ne  cesse  de  m'ennnyer  ;  mais  je 
saurai  le  punir  ;  je  veux  qu'il  se  corrige  de  sa 
jalousie.  En  atteadant  ,  assej'ons-nous  ici , 
jusqu'à  son  retour.  C  ourage ,  Giannina,  tra- 
vaillons ,  et  tâchons  de  fc.re  passer  la  rage  eu 
chantant. 

CHANSON, 

Lorsque  la  femme  est  sage ,  on  a  beau  faire 
elle  est  toujours  la  même  ;  elle  sait  résister  à 
toutes  les  richesses  du  monde.  Cependant,  si 
le  mari  la  tourmente  toujours  sans  raison  ,  il 
peut  arriver  qu'à  la  fin  ,  las.-e  de  souffrir, 
elle  se  venge  sur  la  tête  de  son  époux  avec  le 
trinche  ,  trinchete  ira.  Le  destin  du  jaloux  suit 
les  phases  de  la  lune.  Maris  jaloux  ,  écoutez- 
moi  :  ne  rendez  jamais  es<:]aves  vos  moitiés  ; 
car  dès  que  vous  fermerez  les  portes ,  elles 
trouveront  le  moyen  de  les  ouvrir.  Le  des- 
tin^ etc. 

SCÈNE  ÎX. 

LE  CAPITAINE  et  les  Précédents;  ensuite  BERNAR- 
LONE  et  MAMNO 

L.  c.  A  merveille  ,  'Giannina  ;  vous  chantez  avec 

une  grâce  charmante. 

Cr,  Que  puis-je  faire?  on  chante  ordinaire- 

ment pour  son  plaisir;  moi,  je  chante  de 
colère  et  de  dépit, 

L.  c.  C'est  votre  mari  qui  en  est  la  cause  ? 

G.  Il  méfait  enrager  à  chaque  instant. 

L.  c.  I>e  gros  rustre  ! 

B.  (  Je  viens  d'ordonner  un  gros  verrou.  ) 

Oh  diable  !  ma  femme  et  le  capitaine  en 
séance  secrète. —  Allons  vite  chercher ,  mon 
beau-frère.  Ah  !  le  voici  (  (  à  Mas.  )  i^aix  ! 


(  "  ) 

M.         Che  cos'  hai  ? 

B.         Specchiatî  un  poco  là  ,  che  lo  vedraî. 
IL  c.      Cara  ,  vorrei.  .  . 
B.  Cara.  .  .  hai  sentito  ?     a  Mas,  ] 

M.         Ebbene  ? 

Che  maie  c'  è  ? 
3L  c.      Se  nioglie  tu  non  fosti 

Di  q'^ei  vecchio  sguajato  , 

Ti  sposerei  ben  \ôlenlfier. . 
G.  Saria 

Per  me  una  gran  fortuna. 
B.  (A  Mas.  }  Che  ti  pare  ? 

Mr         Qne!lo  ch'  è  vero  non  si  pub  negare. 
IL  c.      Si  bc  lia  e  amabil  sri  , 

Ch'  ap[)ien  felice  ogoor  stato  sarei. 
G.         Troppa  bo  ità  ! 

IL  c»      Su  quesîa  man  tel  gïuro.  (  Baciandole  la 

mano.  ) 

B.  (  Al  Mas.  )  I  a      n  le  barîa  ,  il  \  edi  ? 

M.         Cosi  far  snole  un  cavalier  garbato. 
B.  Vanne  a  farti  sqoartar  ,  caro  cognato. 

(A  Cap.  )  Oh  !  mio  marito. . . 
IL  c.      Non  averpaura. 
B.  (  Avanzandosi,  )  Servitor  suo. 

IL  c.      Che  vuoi  ? 
B.  Voglio  la  moglie  mia. 

(  A  Gian,  )  Animo  ,  presto  a  casa  ,  fras* 

concella. 

IL  c.      Scostaîi,  ignorantarrîo. 

Quando  a  un  aniabil  donna 

Un  ufîizial  favella,  perdecenza 

Il  marito  sta  indietro. 
M,  Dicebene. 
B.  (  A  Mas  )  Bravîssimo  ! 

IL  c.      Rîngrazia  pur  la  sorte, 

Che  devo  andar  fra  poco  alla  fortezza 

A  dare  un'  ordinanza  , 

Perché  ver  noi  la  sera  ornai  s'avanza. 
B.         E  se  no  ,  che  farebbe  ? 
IL  c.      A  tuo  dispetto 

Tutta  la  notte  io  qui  vorrei  passare 

A  ridçr  con  tua  moglie  ,  ed  a  cantare. 


(  "  ) 

M.  Qu  as-tu  donc  ? 

B.  Regarde-là,  tu  le  sauras. 

c.  Ma  chère,  je  voudrais.  .  . 

B.  (à  Mas.  )  Ma  chère , . .  entends-tu  ? 

M.  Hé  bien  !  quel  mal  y  a-t-il  ? 

li,  c.  Si  tu  n'étais  pas  mariée  avec,  ce  maudit 
vieillard,  je  t'épouserais  bien  volontiers,.. 

G,  Ce  serait  un  grand  bonheur  pour  moi... 

B.  (à  Mas  )  Qu'en  dis-tu  ? 

M.  On  ne  peut  pas  nier  ce  qui  est  vrai. 

L.  c.         Vous  êtes  si  ;o]ie,  si  aimable^  que  j'aurais 

été  parfaitement  heureux 
G.  C'e.st  un  excès  de  votre  bonté. 

LEL.         Je  voua  le  jure  par  cette  jolie  main. 

(  Lui  ba  sant  la  main.  ) 
B.  (à  Mas.  )  Vois-tu  ce  qu'il  fait  ï  il  lui  baise 

la  main. 

M.  C'est  ce  que  doit  faire  un  gentilhomme  bien 

élevé. 

B.  Va-t-en  au  diable  ,  mon  cher  frère. 

G.  (  au  Cap  )  Oh  !  voici  mon  mari . . . 

liE  c.         Ne  craignez  rien. 
B.  (  s' avançant  )  Votre  serviteur. 

i^E  c.        Que  veux-tu  t 

B.  Je  veux  ma  femme.   (  à  Gîan.  )  Allons  , 

rentre  tout  de  suite  dans  la  maison  ,  maudite 
coquette. 

liE  c.  Retire-toi ,  grand  nigaud  ;  lorsqu'un  ofE- 
cier  parle  à  une  femme  aimable ,  la  décence 
exige  que  le  mari  rèste  en  arrière. 

M.  Monsieur  a  raison. 

B.  (  à  Mas>  )  A  merveille. 

LE  c.  Remercie  le  sort  qui  me  force  d'aller  bien- 
tôt à  la  forteres.^e  ,  pour  y  donner  des  ordres; 
car  il  est  déjà  tard. 

B.  Et  sans  cela  ,  que  feriez-vous  ? 

LE  c.  Je  voudrais  ,  malgré  toi ,  passer  ici  une 
partie  de  la  nuit  à  rire  et  à  chanter  avec  ta 
femme. 


(  ) 

G,         Corne  !  cantar  sapete  ? 
IL  c.      Si  cariria. 

Vuoi  sentire  da  me  una  canzoncma? 
B.        -  Finiscila ,  Giannina. 
IL  c.      (A  Gîan/)MsL  noi  altri  uîïiziali 

Cantiamo  per  lo  più  sempre  in  franceae , 

Tu  non  l'iatenderai. 
G.         î.h  non  importa. 

lo  senîirô  ja  voce. 

(Al  Cap.  )  Si  fatardi,  Signor. 
M,         Friidenza  ,  o  aniico 

Senti ani  la  canzoncina. 
IL  c      Mï  di  piace 

Di  non  aver  il  niio  Fianto  traverse  ; 

Ma  Êuppiirà  il  bastone. 

Sentite  il  ritoi'nel  ,  fate  attenzione. 

Q  UART  ETTO. 

Liroity  lillera 

Liron  ,  lira. 

Vous  êtes  ma  chère  , 

Giannina  ,  aimable  , 

La  belle  mère 

Du  dieu  d'amour, 
G.  Liron ,  lilL  ra  , 

Che  bella  voce , 

Che  dolce  canto  ! 

Mi  piace  tanto  , 

Segiiite  ni, 
M.  '  ah  I  ah  !  ah  !    (  ridendo.  } 

Liron  lillera, 

Crepar  mi  sento , 

Non  posso  più. 
B.  Crepar  mi  sento , 

]Non  posso  più. 
IL  c.         T  ou>  (tes  /  ouvrage 

L  a  p^u^  dïlecte  y 

l  a  plus  parfaite 

De  la  T<ature. 
M.  S'arrabbia  questo.  ) 

Sentiamo  il  resto  , 

Seguite  sù. 


(  I.  ) 

G.  Comment!  vous  savez  chanter? 

LE  c.        Oui,  ma  chèxe;  désirez-vous  entendre  une 

petite  chanson  1* 
p.  Giannina,  prends  garde  à  toi... 

liE  c.         (a  Gian.  )  Mais  nous  autres  officiers,  nous 

chantons  presque  toujours  en  français;  voua 

ne  comprendrez  pas. 
G.  Qu'importe  i'  j'entendrai  la  voix. 

B.  (au  Cap.)  Monsieur,  il  est  tard. 

M.  (a  Bei\  )  Mon  ..mi  ,  sois  prudent, 

écoutons  la  petite  chanson. 

LE  c.  Je  suis  fâché  de  ne  pas  avoir  ma  flûte  tra- 
versière  ;  mais  ma  canne  m'en  tiendra  lieu. 
Ecoutez  la  ritournelle...  Attention. 

(QUATUOR, 

L''ron  lillera ,  liron  lirù.  Vous  éfes ,  ma 
chère  Giannina  aimable ,  la  belle  mère  du 
dieu  d'amour. 


G.  Liron  lillerà.  —  Quelle  jolie  voix!  quel 

beau  chant!  J'en  suis  ravie ,  poursuivez,  je 
vous  en  prie, 

M.  {riant.)  Ah!  ah!  ah!  ah!  liron  lillera; 

j'étouffe  ,  je  n'en  puis  plus  ,  j'étouffe  de  rage  ; 
je  n'en  puis  plus. 

LE  e.        Vous  êtes  l'ouvrage  le  plus  dilecte ,  le  plus 
parfait  de  la  nature, 

M.  (Comme  il  enrage.)   Ecoutons  le  reste. 

Monsieur,  daignez  continuer» 


(  i3  ) 

B.  Cammina  a  casa, 

La  vuoi  finire  ? 

Che  quel  sentire 

Non  voglio  più. 
ïL  c.         Che  gran  viilano  ! 

Non  hai  rossore  ? 

Un  seccatore 

Davver  sei  tu, 
B.  Ma  l'ordinanza? 

itiC.  M.  G.  Non  ha  ci'eanza. 
B.  Ma  la  fortezza  ? 

IL  c.  M.  G.  (  he  rustichezza  ? 
B.  Ma  1  ora  è  tarda. 

ILC.  M.  G.  Che  turluîù  ! 

Un  seccatore 

Davver  sei  tu. 
B.  Crepar  mi  sento 

Non  posso  più. 

(  Ber.  Gian,  Mas.partono,  ) 

SCENA  X. 

IL  CAPITANO. 

Di  servir  Marte  io  degno  non  sareî, 
S'  a  quel  vecchion  gel  os  > 
]Son  dassi  una  lezion.  —  Del  vago  sesso 
Difensori  noi  siamo  ,  ed  a  noi  «petta 
Di  punir  chi  l'oiFende.  EU'  è  bi  cara. 
Si  araabil  ,  si  gentile,  e  si  vezzosa, 
Ch'  a  primo  aspetto  in  core 
'    Un  vivo  desta  ed  amoroso  arciore. 

ARIA. 

Quel  suo  leggiadro  vîso 

Desta  TafTetto  in  seno  , 

Quel  labbro  e  quel  sorriso 

Inspira  un  doice  amor. 

Son  le  sue  luci  belle 

Splendide  più  che  stelle, 

Wel  sguardo  un  ciel  sereno 

Par  di  veder  ognor.  (  Parte,  ) 


(  i5  ) 

»,  Rentre  dans  la  maison  . . .  ne  te  le  fais  pas 

dire  davantage...  Je  ne  yeux  plus  l'entendre 
chanter.. . 

LE  c.         Comment  !    maudit   rustre ,    n'as-tu  pas 
honte    a-t-on  jamais  vu  un  homme  plus  fâ-  • 
cheux  1* 

B.  Mais  les  ordres  que  vous  devez  donner  ? 

LE  c.  M.  G  II  ne  sait  pas  vivre. 
B.  Mais  la  forteresse  ? 

L.  c.  M.  G.  Quelle  grossièreté  ! 
B.  Mais  il  est  tard. 

LE  c.  M.  G.  Le  vilain  bourru  !  il  est  aussi  grossier 

qu'ennuyeux. 
]|.  Je  crève  de  rage .  je  n'en  puis  plus. 

(  Ber,  Gian,  Mar.  sortent^  ) 

SCENE  X. 

LE  CAPITAINE. 

Je  serais  indigne  de  suivre  les  drapeaux  de 
Mars ,  si  je  ne  donnais  pas  une  boime  leçon 
à  ce  vieillard  jaloux. —  iSous  sommes  les  dé- 
fenseurs du  beau  sexe ,  et  nous  devons  punir 
ceux  qui  l'offensent  Elle  est  si  aimable,  si 
gentille  et  si  jolie,  qu'au  premier  abord  elle 
inspire  les  plus  tendres  sentimens. 


A  1  H. 

On  ne  peut  résister  aux  attraits  séduisans  de 
sa  figure.  Son  doux  sourire  pénètre  l'ame  du 
plus  ardent  amour.  Ses  beaux  yeux  brillent 
du  plus  vif  éclat  j  son  regard  annonce  la  pu- 
reté de  son  ame,  (  il  sort.  ) 


4 


(  4  ) 


SCENA  XL  . 
BERNARDONE,  e  GIANNINA. 


B.  Adesso  ch'  è  parlito  il  capitano  , 

Faremo  i  nostri  conti,  bricconcella. 

G.        .  Che  conti  ? 

B.  Conti  grossi  ;  lo  tutto  intesi. 

G.         Ci  ho  giisto. 

B,  Sfacciatella  ! 

G.         NuUa  dissi  di  mal. 

B,         Che  si  corbella  î 

Dire  ch'  il  sposeresti  volontieri , 
Se  libéra  tu  fosti  I 

G.  E  perché  no  ? 

B.  Dunque  ,  se  me  n'andassi  alF  altro  mondo^ 

Tu  ci  avresti  piacer  ? 
G.  IN  on  dico  questo. 

E.  E  il  bacio  sulla  mano  ? 

G.  Fu  una  sua  gentil ezza. 

Geytilezza.  -  Oh  che  strega  1 

Se  là  non  mi  trovavo  , 

Dio  sa  cosa  accadeva  ! 
G.  Chi  mal  fa  pensa  maie.  ^ 

B.  E  quel  liron  lillera^  e  la  canzone? 

a,  La  cantb  per  dar  gusto  a  Bernardone, 

33.  (hilo  prego  di  darmi  questi  gusti? 

G.         Fu  tutta  sua  bontà. 
B.  Che  miiso  franco  ! 

Oh  in  somma  sono  stanco  , 

E  se  non  cambj  vit  a  , 

In  Africati  mando  ,  od  in  Turchia. 
G.  Volesse  il  cielo  !  Meno  sventurata 

La  povera  Giannina  allor  saria. 
B.  Si  puô  sentir  di  peggio  ?  In  mano  ai  Turchi 

Essa  meglio  staria. 
G,         Sazia  giammainon  sei  di  tormentarmi. 
B.  Sazia  giammai  non  sei  di  ciyettare. 

G*  Che  bugiardo  ! 

»•         Sei  furba  \  ma  so  tutto. 


(  4  ) 


SCÈNE  XL 
BERNARDONE  et  GIANNINA. 


B.  A  présent  que  le  capitaine  est  parti ,  nous 

allons  faire  nos  comptes  ,  petite  friponne  l 
G.  Quels  comptes 

B.  Des  grofc  comptes  *  j'ai  tout  entendu* 

G.  J'en  suis  charmée. 

B.  Petite  effrontée  ! 

G.  ,  Je  n'ai  pas  dit  de  mal. 

B.  Comment  !  tu  lui  as  dit  que  tu  l'épouserais 

volontiers  si  tu  étais  libre... 
G.  Eh  pourquoi  pas? 

B.  Tu  serais  donc  bien  aise  si  je  m'en  allais 

dans  l'autre  monde  ? 
G.  Je  ne  dis  pas  ça. 

B.  Et  le  baiser  sur  la  main  ? 

G.  C'est  une  gentillesse  de  sa  part. 

B.  Une  gentillesse  !  îa  coquine  !  Si  par  hasard 

je  n'avais  pas  été  là ,  Dieu  sait  ce  qui  serait 

arrivé. 

G*  '  (  elui  qui  agit  mal  ,  pense  que  les  autres 

font  de  même. 
B.  Et  ce  liron  lillera  ,  et  la  chanson  ? 

G.  Il  l'a  chantée  pour  te  faire  plaisir. 

B.  Et  qui  Fa  prié  de  me  faire  ce  beau  plaisir  ? 

G.  C'est  par  bonté. 

B.  Quel  front  I  (  h  î  je  te  répète  que  je  suis  fa- 

tigué de  souffrir  tes  caprices,  et  que  si  tu  ne 
te  corriges  pas  ,  je  t'enverrai  en  Afrique,  ou 
en  Turquie. 

G.  Dieu  le  veuille  !  la  pauvre  Giannina  serait 

beaucoup  moins  malheureuse. 
B.  Quelle  horreur  !  elle  serait  mieux  chez  les 

Turcs  que  chez  moi  ! 
G.  Tu  ne  cesses  jamais  de  me  tourmenter. 

B.  Tu  ne  cesses  jamais  de  faire  la  coquette. 

G%  Tu  es  un  menteur. 

Tu  es  bien  rusée  ;  mais  je  sais  tout. 


(  i5  ) 

fi.         Tanto  geîoso  sei,  ch'  ognor  travedi. 
B.         E  quand  o  fai  la  bella,  la  galante 

Con  Tizio  ,  e  con  Serapronio, 

Quando  dalla  Enestra 

Fai  Tocchietto  a  Cecchino ,  e  a  Marcantonio, 
Et  cetera  ,  et  cetera. . . 
Travedo  allor  ? 
G,.         Che  orribili  menzogne  ! 

Tu  mi  vuoi  far  crepar ,  vecchio  malnato, 
O  rabbia  !  o  rio  dolor  !  o  awerso  fato  ! 

DUETTO. 

Non  temer  ,  crudel  tiranno , 
Mi  vedrai  morir  d'afFanno  ; 
Mesta  voce  al  cor  mi  dice^ 
Ch'  infeline  ognor  sarb. 
Calma  ornai  sperar  non  lice 
Sempre  sempre  io  sofFrirô. 
B.  Ed  io  pure  presto  presto 

Crepero  di  gelosia; 
L'esser  buono  ah  quanto  nuoce  î 

10  tradito  ognor  sarô. 
Ma  lo  dico  a  bassa  voce 

11  bastone  adoprerô. 
o.             Che  ?  davvero  ? 

E.  Davverone. 

G.  (  Ah  !  se  trovo  Toccasione, 

V6  servirlo  corne  va  ) 
B.  (  Non  v'è  scampo  ,  in  conclûsione 

11  baston  s'adoprerà. 

Siil  suo  conto  Bernardone 

Quante  quante  mai  ne  sa  !  ) 
G.  Dunque  gnerra  ? 

B.  Guetra  a  morte. 

G.  Pin  non  m'ami  ? 

B.  ]o  ti  detesto. 

G.  Sta  a  sentir  la  conclusione.— 

Vuoi  ch*  io  parli  ?  Si  o  no  ? 
Parla  pure  ,  si  si  si. 
G,  Sappi  dunque  in  due  parole, 

Ch'il  tuo  grugno  è  brutto  assai; 


(»5) 

G.  Tu  es  si  jaloux  que  tu  vois  toujours  de 

travers. 

B.  Et  lorsque  tu  fais  la  belle,  la  galante  avec 

tout  le  monde,  quand  de  ta  fenêtre  tu  fais 
les  yeux  doux  à  François  et  a  Marc  Antoine, 
vois-je  de  travers  ? 

c.  Quels  horribles  mensonges  !  maudit  jaloux, 

tu  veux  me  faire  crever.  O  rage  !  O  douleur  ! 
O  destin  trop  cruel. 

DUO: 

N'en  doute  pas  ,  tyran  barbare  ,  tu  me 
verras  mourir  de  douleur;  une  voix  plain- 
tive retentit  dans  mon  rœur ,  et  me  dit  que 
je  serai  toujours  malheureuse.  J'espère  en- 
vain  de  jouir  d  un  instant  de  calme.  .  .  Je 
ne  cesserai  jamais  de  souffrir. 
B.  Et  moi  aussi  je  crèverai  bientôt  de  jalou- 

sie. Ah  qu'on  a  tort  d'être  trop  bon  !  je  serai 
toujours  trompé  ,  mais  ie  le  dis  à  demi  voix, 
j'emploierai  le  bâton, 

G.  Quoi  ?  vraiment. 

B.  N'en  doute  pas. 

(î.  (  Ah!  j^i  l'occasion  se  présente  ,  je  veux 

l'arranger  comme  il  faut.  ) 

B.  (  Il  n'y  a  pas  d'autre  moyen  ,  il  faut  em- 

ployer le  bâton.  Ah  !  je  n'en  sais  que  trop 
sur  son  compte. 

Gr.  Tu  veux  donc  la  guerre  ? 

B.  Oui  ,  guerre  à  mort. 

G.  Tu  ne  m'aimes  plus  ? 

B.  Je  te  déteste. 

G.  Ecoute  un  peu  la  conclusion.  . .  Veux-tu 

que  je  parle  ?  oui  ou  non  ? 
B.  Je  le  veux  bien  ,  parle. 

Gr.  Je  vais  te  le  dire  en  deux  mots ,  écoute  : 

ta  figure  est  très-vilaine. 


C  i6> 

Che  non  fosti  degno  mai 
Délia  miafedeltà. 
Vanne  via  ,  figura  gotica^. 
Ch' io  non  t'amo  in  verità. 
Di  tuo  genio  io  p'ù  non  sono  , 
E  b^n  chiara  la  ragione  ; 
A  te  solo  il  sior  Francone 
Di  piacere  ha  l'alto  onor; 
Ma  vo  roniperti  il  mostaccio , 
Se  parlargli  ardisci  ancor. 
Ab  bri^cone  furfantaccio  ! 
(  he  t  ti  scotta  ? 
Tu  mina  c  ci  ? 
Oibo ,  oibb. 
Corne  no  ? 
Ma  no  ,  ma  no. 

Oh  che  rabbia  !  oli  che  dispetto  î 
Vedernii  maîtrattata 
Da  questo  mascalzone  ! 
Quel  ceffo  da  scimmione 
Gli  voglio  ben  sgrafiiar.  » 
La  gatta  maliziosa 
Va  tanto  intorno  alV  unto, 
Finchè  poi  viene  il  punto, 
Ch'  il  pel  v'  ha  da  lasciar.  (Partono,) 

SCENA  XII. 
IL  CAPITANO  con  seguito  di  granatieri. 

Bel  bello  qui  m'avanzo 

Per  sentir  se  l'amico 

Strapazza  la  consorte. 

Voce  alcuna  non  sento  , 

Chiu.sa  è  la  porta,  ed  ogni  lume  è  spento. 

Ami^i ,  un  altro  giro 

Facciamo  qui  di  dietro  ail'  orticello  , 

Ch'  è  contiguo  alla  casa;  atierii  bene 

State  pur  voi ,  e  in  caso  che  sentiamo 

Il  vecchio  a  strepitare 

In  arresto  da  noi  s'ha  da  portare. 

(Paria  w.) 


e. 

B. 

o. 

B. 
G. 
B. 
G, 


». 


_    (  ï6  ) 

■G,  ^  Tu  n'as  jamais  été  cligne  de  ma  fidélité  tu 
€s  aussi  laid  que  méchant,  et  je  ne  puis  pas 
te  souffrir. 

B.  Je  n'ai  pas  le  bonheur  de  te  plaire  à  pré- 

sent ;  la  raison  en  est  bien  simple  ;  il  n'y  a 
que  le  sieur  Francone  ,  qui  ait  cet  honneur 
la  ;  mais  prends  garde  à  toi  ,  si  tu  oses  lui 
parler  encore  ,  je  te  coupe  la  figure. 

G.  -Ah  !  coquin  !  scélérat  ! 

B.  Eh  quoi  !  cela  te  déplait  ? 

G.  Tu  oses  me  menacer  ? 

B.  Pas  du  tout. 

G.  Comment  ? 

B.  Pas  du  tout. 

G.  Quel  dépit  !  quelle  rage  !  me  voir  toujours 

maltraitée  par  ce  maraud  !  oh  le  maudit 
singe  !  je  veux  lui  déchirer  la  figure. 


B.  La  chatte  rusée  rode  tant  autour  du  buf- 

fet qu'à  la  fin  elle  y  laisse  son  nez  et  ses 
pattes.  (  Ils  sortent  ) 


SCENE  XII. 

Le  CAPITAINE ,  avec  des  Grenadiers. 

Je  viens  ici  en  cachette  pour  savoir  si 
Bernardone  maltraite  ^a  femme.  Je n  entends 
personne  ;  la  porte  est  fermée, .  .  La  lumière 
est  éteinte.  Mes  amis,  faisons  un  autre  tour 
derrière  ce  petit  jardin  qui  touche  à  la  mai- 
son. Ecoutez  bien  ;  si  le  viei  lard  fait  du 
tapage  ,  il  faut  l'arrêter,  (  Ils  sortent,  ) 


(  ^7  ) 
SCENA  XIII. 

GIANNINA,  poiMASINO. 

«.         DaA"v-er  che  Bernardone 

Mi  da  da  sospettar;  se  n'entra  in  casa, 
Non  parla  afFatto ,  e  in  letto  va  a  dormire. 
Vo  andar  da  mio  fratello 
Per  prendere  parère  ;  intanto  aperta 
Lascio  la  porta,  e  questa  di  Masino 
Pian  piano  battero. 

M.  Chi  è  ? 

G.  Son  io. 

M.         Giannina  ? 

G.  Zitto. 

M.         Di  :  vi  son  de*  guai  ? 

G.         Apri  presto  la  porta,  e  lo  saprai. 

(^Masino  apre,  e  Giannina  entra  in  câsa.') 

SCENA  XIV. 

BERNARDONE,  dalla  sua  porta,  mezzo  ves- 
tito ,  con  un  lume  in  mano ,  indi  Orlando  e  D. 
AURORA. 

FINALE. 

B.  Qui  non  è..  •  neppure  in  casa  ! 

Porta  aperta  ,  ed  a  quest'  ora  ! 
E  scappata  la  signora , 
E  tradito  sono  già  ; 
Ma  la  porta  io  \o  serrare, 
E  sarà  quel  che  sarà. 

(  Entra  e  chiude  laporta,) 
Zitto  zitto. . .  pian  pianino  ; 
Torno  qui  per  un  momento  , 
Ma  rumore  alcun  non  sento  ; 
O  che  dorme  ,  o  cheto  sta. 
Di  sua  moglie  la  sventura 
M'  ha  comraosso  in  verità» 


(  ^7  ) 


SCENE  XTII. 

GIANNINA,  ensuite  MaSINO. 

Ah  î  je  suis  vraiment  iaqnièteî  Bernardone 
s'est  conduit  de  manière  à  me  faire 
tout  craindre.  ,  .  il  e^t  rentré  à  la  maison  ,  il 
s'est  couché  sans  ri«n  dire.  .  .  Je  veux  r«l!er 
consulter  mon  frère  *,  laissons  cette  porte 
ouverte ,  et  allons  frapper  doucement  à  celle 
de  Masino  ? 


M.  Qui  est  là  ? 

G.  C'est  moi 

M.  Giannina? 

G,  Faix  I 

M.  Dis-moi ,  est-il  arrivé  quelque  malheur? 

G.  Ouvre  vite  la  porte  ,  tu  ie  sauras 

{^lasino  oui^re  la  porte  et  Giannina  entre.*) 


SCENE    XIV.  ^ 

BERNARDONE,  sur  la  porte  moitié  déshabillé, 
avec  une  lumière  à  la  main,  ensuite  ORLANDO 
et  D.  AURURA. 

FINAL. 

B.  File  n*est  p?^s  ici.  .  .  elle  n'est  pas  à  la  mai- 

soa...  la  porte  ouverte  à  cette  heure-ci!... 
Oh  !  la  b'jile  dame  s'e^t  sauvée...  je  suis 
trahi,  .  Mais  je  veux  fermer  la  porte  ,  il 
en  sera  ce  qu'il  \oudra, 

(IL  entre  et  ferme  la  porte.) 

o.  Paix. paix. . .  doucement;  je  retiens  ici 

pour  uu  instarit;  mais  je  n'entends  pas  le 
moindre  bruit;  il  dort  ou  il  est  bien  îran- 
quille.  Sa  pauvre  femme  me  fait  vraiment 
pitié. 

ê 


(  x8  ) 

D.  A.     Signorzio,  sentite  ,  niente  ? 
o.         Niente  parmi  d'ascoltar. 

A.  Via  venite  a  riposare  » 
Di  dormire  ho  volonlà. 

o.  A.      Da  Giannina  doniattina 

Qualche  cosa  si  saprà.  {Partono,)  - 

SCENA  XV, 

GIANNINA,  M  A  SI  NO,  e  BERNA  RDONE 
alla  finestra. 

M.  Torna  a  casa  ,  non  sta  bene , 

Tu  sei  niatta  s'  hai  timoré. 
G.  Eppur  sento  un  batticore. 

M.  Apprensione  è  questa  quà. 

G.         "Vado  dunqiie  ? 
M.         T' accompagno. 

ÎVia,  sorella,  va  a  dormire, 
Maie  aîcup.  non  n.  scerà. 
Va  ,  fratello  ,  va  a  dormire  , 
Che  tua  moglie  sola  sta. 
s.  (Da^e.)  Al  balcon,  per  osservare, 

Vnglio  star  in  sentinella. 
G.  /  Il  !  Giannina  poverQÎla, 

Clii  la  porta  mai  serrô  ? 

B.  {Dase.j  Sento  un  certo  mormorio. 
G.  Forse  il  vento  F  ha  serrata. 
B.  {Da  se.)  Oh  r  arnica  è  ritornata. 

G.  î  ian  pianin  la  sforzerô. 

3.  {Dase.)  Divertir  mi  voglio  un  poco. 
G.  Sta  pur  forte,  non  fo  niente. 

C olla  tcf-ta  dcr  bisogna. 
<G.  {Dase.)  Mio  maritol  che  vergogna! 

Qualche  scusa  trovei  ô 

Ben  \enula,  ben  lornata. 
G.  Apri ,  via. 

s.  E  che  son  matto  ? 

€r;  A  tua  rioglie  quésto  tratto  ? 

3B.  ]No  che  moglie  più  non  ho. 

G,  Ah  pazienza  ! 


(  ï8  ) 

A.  Mon  oncle  ,  entendez-vous  quelque  chose? 

o.  11  me  semble  ne  rien  entendre. 

A.  Hé  bien ,  venez  vous  reposer.  J'ai  grande 
envie  de  dormir. 

o.A.         Nous  saurons  demain  matin  par  Giannina 
ce  qui  est  arrivé.  (Ils  sortent.) 

SGEN'E  XV. 

GIANNINA,  MASINO  et  BERNARDONE,  ci  la 

fenêtre^ 

M.  Retourne  chez  toi  ;  cela  ne  convient  pas. . 

c'est  rne  folie  d'avoir  peur 
G.  Cependant  mon  cœur  palpite. . . 

M.  C'est  une  crainre  mal  fondée  ,  te  dis-je. 

G.  Je  vais  donc ... 

M*  Je  t'accompagnerai. 

'  Va,  ma  sœur,  va  te  coucher,  tu  n'as  rien  à 
craindre. 

Va,  mon  frère,  va  te  coucher,  ta  femme 
.  serait  en  peine. 
3  .(àpart.)  Mettons-nous  en  sentinelle  à  cette  fenêtre- 

G.  Ah!  mon  dieu!  pauvre  Giannina  !  qui  vient 

donc  de  fermer  la  porte  ? 
'B ,  (à  part.)  y  entends  un  certain  bruit. 
G.  C'est  peut-être  le  vent. 

B.  (àpar^  ) La  belle  dame  est  de  retour. 

G.  Je  vais  la  forcer  bien  don  rement. 

B.  {à  part.) 3e  veux  m'amuser  un  instant. 

G.  J'ai  beau  faire,  elle  résiste  à  mes  efforts. 

B.  Il  faut  pousser  avec  la  tête, 

G.  (C'est  mon  mari.  .  .    ah  !  quelle  honte! 

Trouvons  quelque  excuse.) 
G.  Soyez  la  bien  venue,  je  suis  charmé  de 

votre  retcur. 

B.  Ouvre-moi  la  porte,  je  ne  suis  pas  si  fou^ 

G.  Tu  traites  ainsi  ta  femme  ? 

B.  Non,  je  n'ai  plus  de  femme. 

G.  Ah!  patience! 


C  ^9) 

G.  .(;)ut^sto  à  me  ? 

B.  Quest  è  po^  hetfo. 

G.  Dertro  il  oozzo  per  dispefto 

Si  erudel  mi  c;eît  •  ô 

<  S  accn^ia  cl  pnzzo, 
B.  Saria  troppa  la  mia  boilu. 

o.  \  u  )1  aprirmi  ? 

B.  îso ,  cor  mio.  - 

G.         Bernardone,  dup.cfue  addio, 
Già  iiel  poz?o  nie  ne  vo. 
{Frende  uha  grost,a  yieLva  y  e  la  getta  net 

B.  Ah!  th'ha  faîto  Finbensata? 

Disperata  s*annegô. 
G.  Se  rifsce  la  ren«>ata, 

Granribata  che  farô. 


SCENA  XVI. 


D.  AURORA  e  L  AURETTA,  alla  fmestra ,  indi 
BLRiN  \RDUNE,  con  una  corda  in  mano ,  indi  il 
CAPn  Ai\U  ,  co  soldati. 

{Appena  esceBernardnne^  Gianninaentreiin 
casa  e  chiude  la  porta,^ 

X.         Ho  sentito  un  gran  rumore. 
A.         Per  Giannina  ho  gran  paura. 

Ma  la  noîte  è  troppo  scura, 

Osservare  non  si  piiô. 

Or  Masin  voglio  chiamare 

t  con  lui  giù  s  enderô. 
A.         Or  mio  zio  voglio  chiamare, 

E  COQ  lui  giù  scenderô. 

{Partono.) 

So  »  quà  ,  Gian  ina  mia, 
So.i  quà,  Giannina  bel'a. 
G  .'innina  ?  ah  poverella  ! 
G  tnnina  ?  ah  uon  rispoade! 
L  *  ttsta  SI  conionde, 
N  jn  50  quel  che  mi  iar. 


(19) 

B.  Friponne! 

G.  A  moi  cette  iniure? 

B.  C'est  peu  de  chose. 

G.  Hé  bien,  tu  seras  satisfait,  cruel  époux, 

je  vais  me  jeter  dans  le  puits. 

(Elle  s'approche  du  pulis!) 
B,  Je  serais  trop  heureux, 

G.  Veux-tu  m'ouvrir? 

B.  Non,  mon  cœur. 

G.  Adieu  donc,  Bernardone. * .  je  me  jette 

dans  1^  puits. 

(Elle  prend  une  grosse  pierre  et  la  jette  dans 
le  puits.) 

B.       •      Malheureuse  !  qu'a  - 1- elle  fait?  elle  s'est 

noyée  de  désespoir. 
G.  Si  mon  projet  réussit,  j'en  rirai  comme 

une  folle. 

SCENE XVL 

D.  AURORA  et  LAURETTA  ,  d  sa  fenêtre,  en- 
suite BERNA RDONE,  qui  sort  de  chez  lui  avec 
une  corde  à  la  main^  le  CAPITAINE  avec  des 
soldats. 

(fiés  que  Bemar-hne  sort,  Giannina  entre  adroite-^ 
ment  dans  la  maison  et  ferme  la  porte.) 

L.  J'ai  entendu  un  grand  bruit. 

A.  Je  tremble  pour  Giannina 

L.  Mais  la  nuit  est  trop  sombre;  on  ne  peut 

rien  voir.  Appelons  Masino,  et  descendons 

avec  lui, 

A.  Je  veux  appeler  mon  oncle  et  descendre 

avec  lui.  (filles  sortent.) 

%:  Me  voici,  ma  chère  épouse,  me  voici,  ma 

belle  enfant.  Giannina  !  ah  !  la  pauvrette  ! 
Giannina!  elle  ne  me  répond  pas...  Ma 
tête  s'égare. . .  je  ne  sais  ce  que  je  dois  faire. 


(20) 

ILC.  Venîte,  Granatierî, 

Quà  sento  del  bisbiglio  ; 
Sarà  qualche  scompi2;lio^ 

Stiam  nieglio  ad  ascoltar. 
B.  Che  notte  !  che  paura  ! 

Che  afFanno  !  che  rovina  I 

Ma  gente  s' avvicina  ; 

Coraincio  già  a  tremar. 
IL  c.         (  hi  è  là  ?  chi  sei  ?  rispondi. 
B.  Signor,  son  Bernardone. 

ILC.         E  perché  stai ,  briccone , 

In  strada  a  strepitar? 
B.  Sappiate.  .  .  il  fatto  è  questo. .  • 

Cioè.  . .  mentre  nel  letto 

Dormiva  io  poveretto. . . 

Cioè  la  gelosia.  .  . 

Cioè  la  moglie  mia .  .  . 

La  porta  ,  il  pozzo  ancora. . . 
IL  G.  l  iniscila  in  malora , 

Tu  non  ti  sai  spiegar. 
B.  E  morta  la  mia  moglie. 

îL  c.  Giannina  ? 
B.  Si  signore. 

ILC.         Ah  barbaro uccisore ! 
B.  Se  in  pozzo  s  è  gittata, 

ILC.         No,  tu  Tavrai  buttata. 
B.  Signor,  non  ne  so  niente. 

IL  c.  B.      Correte.  .  .  presto  gente  ! 

Venite  ad  ajutar. 

SCENA  XVII. 

ï  Detti,  D.  AURORA,  ORLANDO,  MASINO, 
LAURETTA,  indi  GIANNINA. 

A.         Chi  grida?  chi  chiama? 
o,         Ehi  !  corde  qui  date. 
IL  c.      Qui  scale  portate. 
]VT.         Soccorso  chi \uole? 
^*  y  è  qualche  rovina? 

E  morta  Giannina. 


(  20  ) 

LEC»  Grenadiers,  approchez...  J'entends  du 
bruit.  Ce  sera  une  nouvelle  dispute.  . .  écou- 
tons bien. 

B.  Quelle  nuit  !  quelle  frayeur  !  quel  tour- 

nientl  quel  malheur!...  Mais  quelqu'un  s'a- 
vance... je  tremble  de  peur. 

LE  G.         Qui  va  là?  qui  en-tu  ?  réponds. 

B.  Monsieur,  ]e  suis  Bernardone. 

liE  c.  Ah  '  maraud  I  eh  pourquoi  fais-tu  tant  de 
bruit  dans  la  rue? 

B .  Sachez . . .  voici  le  fait . . .   c'est-à-dire . . . 

pendant  que  je  dormais  tranquillement  dans 
mon  ut...  c'est-à-dire.  .  la  jalousie .. .  c'est- 
à-dire  ma  femme ...  la  porte ...  le  puits . . . 

Achève  donc  malheureux^  tu  ne  sais  ce 
que  tu  dis. 

Ma  femme  est  morte. 
Giannina. 
Oui,  monsieur. 
Ah  !  cruel  assassin  ! 
Elle  s'est  jetée  dans  le  puits. 
Hélas!  non ,  c'est  toi  qui  l'y  auras  jetée. 
INon,  monsieur,  et  je  ne  sais  pas  comment. . 
Holà,  du  monde...  accourez...  venez  à 
notre  secours. 

SCÈNE  XVIL 

Les  Précédens ,  D.  AUROR  A  ,  ORLANDO,  MA- 
SINO,  LAURETÏA,  ensuite  GIaNNIiNA. 


a:  Quels  cris?  qui  nous  appelle  ? 

o.  Vite,  \ite  des  cordes 

LE  c.         Apportez  ici  des  échelles. 
M.  Qui  est-ce  qui  demande  du  secours? 

L.  Est  il  arrive  quelque  malheur  ? 

Giannina  est  morte. 


LE  c. 
B. 

LE  C. 
B. 

LE  c. 
B. 

LE  C, 
B. 

LE  C. B . 


(  .1  ) 

I"L  c.      Nel  pozzo  poc'  anzi 

Costui  r  annegô. 
L.  Ah  can  di  cognato! 

o.A.      Canaglia!  briccone  ! 
Che  caso  spietato  ! 
Che  scena  funesta! 
Più  fialo  non  ho. 
TUTTI.  Che  notte  è  mai  questa! 

Più  lîato  non  ho. 
G.         Tacete,  signori^ 

Che  chiasso!  che  ghetto! 
Di  notte  nel  letto 
Dormir  non  si  puô. 
E.L.  M.  Cosa  vedo!  è  quàGiannina. 
o.         Chi  è  colei  col  hmie  in  mano  ? 
IL  c.  A.  (  he  stupore  !  è  quà  Giannina. 
B.         Dormo  ancora ,  o  son  svegliato  ? 
G  {Da  se  ^  Questo  è  spasso  in  verità. 
TUTTI,   (  he  sorpresa  è  qne.sta  qua  ! 
o.  Chi  fetar  quella  villanella  l 

M,  L.      Queht'  è  buona,  quest'  è  bella. 
B.  i  orne  in  pozzo  non  andasti  ? 

G.         Taci  matto  ,  che  soî^nasti. 
o.  <  hi  star  quella?  date  udienza. 

IL  c.  A.  Bernardone  t^'  è  ipgannato. 
o.         (  hi  star  quella  ,  Bernadone ? 
G.L.M.(à5.  Lascia  il  vi'^o,  ubriaccone. 
CL. M.     Pazzo  afFè  diventa  già. 
B.  Pazzo  afFè  divento  già. 

A.  (^nesta  coha  come  va? 

L,  G  .         (^nesto  è  spas'^o  in  verità  !. .  . 
3.A,0.  Per  le  poste  di  trotto  e  galoppo 
La  mia  testa  per  aria  camniina; 
Aile  stelle  di  già  s'avvicina  ; 
Più  non  posso  la  corsa  frenar. 
€^,L.M.  Per  le  poste  di  trotto  e  galoppo 
Qnel  a  testa  per  aria  cammir.a; 
Oh  che  pazzo  !  nel  pozzo  Giannina! 
Meglio  il  vino  bisogna  adacquar. 
TUTTI.   Oh  che  casi  stravaganti  ! 

Il  mio  capo  è  iina  caverna, 
Dove  i  venti  tutti  quanti 


(  ^'  )  _ 

c.        Ce  scélérat  vient  de  la  jeter  dans  le  puits. 

Frère  barbare  ! 
o.  A.         Coquin!  scélérat!  quel  funeste  accident! 
quel  crime  horrible!  je  puis  à  peine  respirer. 

TOUS.  Quelle  nuit  affreuse  !  je  puis  à  peine  res- 
pirer. 

c  Silence,  messieurs,  quel  bruit!  quel  va- 

carme !  il  est  nuit ,  et  Ton  ne  peut  pas  dormir 
tranquillement  dans  son  lit  ! 

L.  M.  Que  vois-je  !  c'est  Giannina. 

0.  Qui  vois-je  ici  avec  une  lumière  à  la 
main  ? 

1.  E  c.  A.  Que  vois-je  ?  c'est  Giannina. 
B.  *  Suis-je  bien  éveillé  ? 

G.  (  à  part.  )  Quelle  scène  amusante  ! 

TOUS-  Quelle  surprise  ! 

o.  Qui  être  donc  cette  paysanne  ? 

CH.  L.  (  Ah  ma  fo;  ,  c'est  fort  plaisant.  ) 

B.  Comment!  tu  ne  t'es  pas  jetée  dans  le  puits  ? 

G.  Tais-toi  nigaud,  tu  Ta  revé. 

o.  Qui  est  donc  cette  femme  ?  écoutez  bien. 

LE  c.  A.  Bernardone  a  rêvé. 

G.  L.  M.  Ne  bois  pas  tant ,  vieux  ivrogne. 

o.  L.  M,  Il  a  ma  foi  perdu  la  tête. 

B.  Ma  foi,  je  perds  la  tête, 

A.  Que  veut  dire  tout  cela  ? 
L.  G.  Ma  foi,  c'est  très-plaisant. 

B.  o.  Ma  tête  s'envole  au  trot  et  au  galop  dans 

les  airs;  ell^  marche  en  poste  et  s'approche 
des  astres  ;  je  ne  puis  arrêter  son  élan. 

G.  L.  M.  Sa  tête  s'envole  au  trop  et  au  galop  dans 
les  airs  ;  elle  marche  en  poste. . .  quelle  folie  ! 
Giannina  dans  le  puits  !  il  faut  mettre  de  l'eau 
dans  ton  vin. 

TOUS.  Quelle  étrange  aventure!  Ma  tête  ressemble 
à  une  grotte  profonde ,  où  tous  les  vents  en- 
fermés font  un  tapage  d'enfer.  Le  ciel  et  la 

6 


(22) 

Stan  rinchiusi  a  mormorar. 

Gli  aquiloni  già  sussurranno , 

Già  la  terra  fa  rumore. 

Oh  che  caso  singolar  ! 

11  mio  capo  è  un  arsenale, 

Dove  in  moto  sempre  stanno 

Mille  braccîa  a  lavorar. 

Già  le  ruote  ecco  che  girano, 

Già  si  sente  un  grand*  ardore  ; 

Ed  i  colpi  di  martelli 

Con  gran  strepito  e  fracasso 

Fanno  il  monte  rimbombar. 

Dove  oimè  rivolgo  il  passo , 

Dove  ©h  Dio  !  m'  andrô  a  salvar 


Fine  deW  atto  primo. 


_(  ) 

terre  en  frémissent.  Quelle  étrange  aventure  ! 
ma  tète  ressemble  à  un  arsenal,  où  mille  bras 
sont  toujours  en  mouvement.  Les  roues  tour- 
nent j  un  grand  feu  s'allume  *,  les  vallons  et 
les  coteaux  retentisssent  de  mille  coups.  Quelle 
inconcevable  aventure  !  Je  ne  sais  que  penser 
je  ne  sais  que  devenir. 


fin  du  premier  acte. 


/ 


ATTO  SECONDO. 


SCENA  PRIMA. 
MASINO,  indi  BERN  ARDONE. 

M.         Dacchè  venuti  son  què  forestieri , 

Non  so  che  sia  riposo  ;  alla  fortezza 

Tornar  mi  tocca  ancora 

Per  rendere  servizio  a  donna  Aurora. 
B.  Del  nuovo  impiego  mi  cojisolo  assai» 

M.         Comesarebbe  a  dir? 
B.  Vedo,  cognato  , 

Che  sei  già  diventato 

Corrier  di  gabinetto. 

E'  di  qualche  signora  quel  viglietto  ? 
M,         (  Divertiamoci.  )  Certo  è  d'una  donna. 
B.  Sarà  perô  diretto  a  un  cicisbeo  ? 

M.  Ad  un  ufEzial. 

B.         Colà  in  fortezza? 
M.         Giusto  in  fortezza  appunto. 
B.         Dair  amico  ? 
M,         Dal  capitan  Francone. 
B.         E  mel  dici  con  quelF  indifferenza  ? 
M.         Se  ti  scotta,  cor  mio  ,  ci  vuol  pazienza. 

(Parte.) 


SCENA  II. 


BERNARDONE,  indi  GIANNINA. 

B.  r.he  mogliel  che  cognatol 

^'v^lordito,  incantato 
Far.-  o  og;nor  restare. 
G.  Di   bnoTi'  ora 

Giacc  hè  uscî  Bernardon.»..  (Sia  maledetto! 

Guardate  doye  sta.  ) 


-m/tr-^^k/v*» 'Vi»/\.JViL^  ^u'fcA/v^^  ♦/'V^ 

ACTE  SECOND- 


SGENP]  PREMÎEPvE. 

M  A  SI  NO,  ensuite  BERNARDONE. 

M.  Depuis  Tarrivée  de  ces  étrangers,  je  n*ai 

pas  eu  un  moment  de  repos  ;  il  faut  que  je 
retourne  à  la  forteresse  pour  obliger  D. 
Aurora. 

B.  Je  te  fais  mon  compliment  de  ta  nouvelle 

place. 

M.  Que  veux-tu  dire  ? 

B,  Je  vois  ,  mon  frère  ,  que  tu  es  devenu  cour- 

rier de  cabinet.  Ce  billet  est  probablement  de 
quelque  dame  ? 

M.  (Amusons-nous  )  Certainement  ;  c'est  une 

femme  qui  l'a  écrit 

B.  Par  conséquent  il  est  adressé  à  un  amant. 

A  un  officier. 

B .  Tu  vas  le  porter  à  la  forteresse  ? 

M.  Précisément,  tuas  deviné. 

33.  Tu  dois  le  remettre  à  l'ami? 

^î^»  Oui,  au  capitaine  Franc  on  e. 

B-  Et  tu  me  dis  tout  cela  avec  cette  belle  in- 

différence P 

Si  cela  te  déplaît ,  cher  ami ,  il  faut  avoir 
patience.^  (IZ  sort,) 

SCENE  II. 

BERNARDONE,  ensuite  GIANNINA. 

B«  Quelle  femme!  quel  beau-frère  !  j'en  suis 

tout  ébaubi  ^  ils  me  font  tourner  la  tête. 

G.  Puisque   Bernardone  est  >orti  de  bonne 

heure. . .  (Oh  diable!  le  voilà.; 


(M) 

B.  (  Ecco  Tamita.^ 

G.  (M'  ha  vista.  ) 

B„  (  Chi  sa  mai 

Dove  d  andar  pensava  ?  ) 
G.  (  Son  confusa  y 

Vado  dalla  Laiiretta  ,  o  torno  indietro  ?') 
B.         (  La  rabbia  mi  divora.  ) 

(  Avanzandosi.  )  Perché  sorti  di  casa?  ) 
G.  Per  passseggiare. 

B.  Oïhh, 

I-a  lispo&ta  tu  aspetti  del  viglietto  ; 

Verrà,  non  dubitare;  per  servirti , 

Vado  a  chiederla  io  stesso  al  tuo  diletto. 
G,         E  giorno ,  e  il  vin  non  f  è  passato  ancora 
B.  Che  vin?  sei  matta  ? 

Vanne  alla  malora. 
{Bernardone  parte  ^  facendo  atti  di  minaccia. 

SCENA  IIL 

GIANNINA,indiilCAPITANO . 

G,         Che  vita  disperata  !  io  mai  non  godo^ 

Un  momento  di  pace. 

Urîa  e  strepita  ognor. 
IL  C.      Biion  di,  Giannina. 
G.  Ben  tornato. 

IL  c.      Com'  è  ,  dimmi,  Fistoria  ' 

Délia  passata  notte  ? 
G.  Ah  no  !  di  grazia 

Non  ne  parliamo  più. 
IL  c.       Di  tuo  marito 

I  gravi  oltraggi  più  soITrir  non  deî; 

Vendicarti  conyien. 
G.  E  corne  mai  ? 

IL  c.       Bella ,  e  gioyin  tu  sei  ; 

Non  un  ma  cento  amanti  aver  potresti, 

Ch'  al  tuo  merto  saprian  render  giustizia. 
G.  Oh  ciel  I  che  dite  mai  ? 

Sua  moglie  io  son  ;  quaatunquemimaltratti 

Al  mio  dover  mancar  non  deggio. 


(^4)  ^ 

38,  (Voici  la  friponne.) 

G.  (Il  m'a  vue.) 

K.  (Qui  sait  où  il  comptait  aller.) 

G.  (Je  ne  sais  que  faire;  faut-il  aller  chez 

Lauretta  ou  retourner  à  la  maison  ? 
B.  (J'étouffe  de  rage,  {s' avançant,)  Pourquoi 

quittes-tu  la  maison  ? 
G.  Pour  me  promener. 

B.  Cela  n'est  pas  vrai.  —  Tu  attends  la  ré- 

ponse d'un  certain  billet  doux.  .  .  elle  arri- 
vera bientôt,  n'en  doute  pas;  pour  te  rendre 
service,  je  vais  aller  la  demander  moi-même 
à  ton  amant. 

G.  11  fait  jour,  et  le  vin  te  trouble  encore  la 

cervelle  ? 
B.  Le  vin?  es-tu  folle? 

G,  Va-t-en  au  diable. 

{Bernardone  sort,  la  menaçant  avec  des  gestes,) 

SCENE  IIL 

GIANNINA,  ensuite  LE  CAPITAINE. 

G.  Quelle  vie  abominable,  je  ne  jouis  pas 

d'un  moment  de  tranquillité.  Il  ne  cesse  ja- 
mais de  crier ,  de  pester  et  de  me  tourmen- 
ter. 

LE  c.         Bonjour,  Giannina. 
G.  Soyez  le  bien  venu. 

liE  c.         Dis-moi  un  peu  ce  qui  s'est  passé  la  nuit 
dernière. 

G.         ^  Hélas  !  non ,  de  grâce  n'en  parlons  plus. 
LE  c.         Vous  ne  devez  pas  souffrir  que  votre  amant 

vous  outrage  de  la  sorte  ;  il  faut  se  venger. 
G.  Eh  1  comment  ? 

LE  c.         Vous  êtes  jeune  et  jolie,  vous  pourriez 

trouver  beaucoup  d* amans  qui  sauraient 

rendre  justice  à  votre  mérite. 
G.  O  ciel  !  que  dites-vous  ?  Je  suis  sa  femme  , 

et  quoiqu'il  me  maltraite,  je  ne  dois  pas 

manquer  à  mon  devoir. 


(   25  ) 

IL  C.      Arnmîîo  ^ 

La  tua  rara  virtù  ;  ma  m  tal  maniera 
11  tno  giogo  cnidel  non  scuoterai , 
E  oppressa  dall'  aîFanno  ogrior  sarai» 

DUETTO. 

Giannina  amabile  , 
Pensa  al  tuo  slato  ; 
Fede  non  mérita 
Lo  sposo  ingrato. 
Sorte  SI  barbara 
Penar  mi  fa. 
E  ver  ,  son  vittima 
Del  suo  rigore; 
M'  insulta  il  perfido 
Atuttel'ore; 
E'I  duol  che  m'agita 
Languir  mi  far. 
jjc.  Sifierepene 

Soffrir  non  dei. 
^  Ah!  cosi  vogliono 

Gli  avversi  Der. 
IL  c.      Non  liai  mai  bene.. 

SoîFrir  conviene. 
îL  c.  f  Tu  sarai  vittima 

\  Dituabontà. 
G.       I  Di  fè  quest'  anima 
t  Mancar  non  sa. . 
'      c.      Dunque  soîFrire  ? 
G.         1^  àeg&^  ancor. 

c.      Serbi  a  un  ingrato. . .  o 
E  fede  e  amor. 
IL  C.     Che  puoi  spetare  ? 
c^.         La  calma  un  du 
IL  c.      Calma  tu  speri  ? 
G.         Ah  si!  ^ 
iL  c.      Mai  non  t  amô. 
G    '      Cambiar  si  pub. 
îL  C.      Vana  è  la  speme. 

Q  Ah  no! 

Un  dl  yedrà  l'ingrato 


(..5) 

LE  G.  J'admire  votre  rare  vertu ,  mais  de  cette 
manière,  vous  ne  pourrez  jamais  secouer  votre 
joug  cruel ,  vous  serez  toujours  plongée  dans 
le  chagrin. 

DUO. 

Aimable  Giannina ,  songez  à  votre  posi- 
tion ;  un  époux  ingrat  n'est  pas  digne  de 
votre  fidèle  amour.  Hélas!  votre  sort  me  fait 
bien  de  la  peine. 


G.  Il  est  vrai,  je  suis  victime  de  sa  rigueur; 

le  perfide  ne  cesse  pas  de  m'insulter  ;  et  je  suis 
accablée  par  le  chagrin. 

LE  c.  Vous  ne  devez  pas  souffrir  davantage  , 
qu'il  vous  rende  aussi  malheureuse. 

G.  Helas  !  le  ciel  le  veut  ainsi. 

LE  c.  Vous  ne  jouissez  jamais  d'un  instant  de 
bonheur. 

G.  Il  faut  se  résigner. 

LE  c.        Vous  serez  victime  de  votre  bonté. 

G.  Je  suis  incapable  de  trahir  mon  devoir. 

LE  c.  Vouiî  voulez  donc  gémir  ainsi . . , 

G.  Je  le  dois. 

LE  c.  Vous  conservez  à  un  ingrat. .  . 

G.  Amour  et  fidélité . 

LE  c.  Que  pouvez-vous  espérer  ? 

G,  Que  je  serai  un  jour  plus  tranquille, 

LE  c.  Vous  Tespérez  ? 

G.  Hélas!  oui. 

LE  c.  Il  ne  vous  a  jamais  aimé. 

G.  Il  peut  changer. 

LE  c.  Vain  espoir. 

G.  Ah!  non ^ l'ingrat  sentira  un  jour  combien 


7 


(26) 

Qiianto  fmor  Taniai , 
^^'ognora  gli  serbai 
Fede  ,  costanza  ,  e  amor. 
IL  c.      Ah  no  !  con  quel!'  ingrata 
Mai  pace  non  godrai  ; 
Vitlinn  ognor  sarai 
Del  suo  fatal  rigor.    (  Partono.  ) 


SCENA  IV. 

D.  AUROR  A,  MASINO. 

A.         Çtianto  tarda  a  tornar  !  dair  incertezza 

Palpita  in  seno  il  cor-^  eccolo  alfine. 

(  Vedendo  Masijio) 

Ebbene  ?  1*  hai  trovato. 
M.         Ho  corso  tanto  che  non  ho  più  Gâta. 

L'  ho  trovato  perstrada. 
A,         Il  biglietto  gli  desti  ? 
M.         Si  signora. 
A.         E  la  risposta  ? 
M.         Ei  stesso 

Verra  in  persona. 
Â.  O  ciel   respiro     ah  vanne  ! 

AiFretta  i  passi  suoi  ,  sarà  mia  cura 

Diben  premiarti  délia  tua  premura. 

(  Masino  parte,  ) 
Chi  pm  di  me  felice  ,  o  eterni  dei. 
Se  fedele  ritorna  ai  lac  ci  miei  ? 

ARIA. 

Dolce  raggio  di  speranza 
Già  balena  intorno  a  me. 
Il  destin  r  angîô  sembianza. 
Si  terribile  non  è. 
Già  s  appressa  il  lieto  istante  ; 
L'  amor  mio  qnà  \oige  il  piè  ; 
Ma  paventa  il  cor  tremante , 
Ch'  ei  non  serbi  la  sua  fè. 


^^^^  .  . . 

je  Taime  ;  il  verra  si  je  lui  ai  été  toujours 
fidèle. 

LE  c.  Hélas  !  non  ,  cet  ingrat ,  ce  perfide  ne 
vous  laissera  jamais  jouir  d'un  moment  de 
tranquillité;  vous  s  rez  toujours  victime  de 
sa  jalousie,  et  de  so.i  injuste  rigueur. 

(  Ils  sortent,  ) 

SCENE  IV. 

D.  AURORA,  MASINO. 

A.  Masino  ne  revient  pas. . .  l'incertitude  fait 

palpiter  mon  cœur,  (le  i^oyant,)  Oh  !  le  voici 
enfin.  Hé  bien,  l'as-tu  trouvé? 

M.  J'ai  tant  couru  ,  que  ie  n'ai  pas  la  force  de 

respirer,  —  Oui,  madame,  je  l'ai  trouvé  en 
chemin. 

A.  Lui  as-tu  donné  le  billet  } 

M.  Oui ,  madame. 

A.  Et  la  réponse? 

M.  I]  viendra  la  porter  lui-même. 

A.  Oh  ciel  !  je  respire. .  .Vole  à  sa  rencontre. . . 

hâte  ses  pas.  . .  je  saurai  te  récompenser  de 
ton  zèle.  (  Masino  sort.  ) 

Ah  !  s  il  revenait  fidèle  à  sa  première  ar- 
deur, je  serais  au  comble  du  bonheur. 

AIR. 

Un  doux  rayon  d'espérance  brille  devant 
mes  yeux.  Le  destin  calme  son  couroux  :  il 
cesse  de  me  persécuter.  Le  doux  instant  ap- 
proche*, je  vais  voir  mon  bien  aimé.... 
Mais  je  tremble,  hélas  ! ...  je  crains  qu'il  n'ait 
trahi  safoi. . . 


I 


(^7  ) 


SCENA  V. 

D.  AURORA,  indiiL  CAPITANO/ 

li,  c.      Diletta  arnica ,  ah  quai  nel  rivederti 

Piacere  io  provo  mai  ! 
A.         Tu  menti,  o  ingrate. 
jL  c.      Stelle!  che  intendo  !  io  t'amo.  .  . 
A.         M'ami ,  e  serbi^r  potesti 

Un  si  lungo  silenzio  ? 
îL  c.      A  quauto  nii  scrivesti  ognor  risposi. 
A.  Quai  nera  frode  !  ah  vaane 

Lovitan  dagli  c^chimiei  ! 

Un  tradi^or  tu  sei. 
IL  G.      T'irîg^mi,  o  rara.  —  Ah  per  pietà  m'  ascolîa! 

Non  reggo  al  tuo  rigore -, 

L'affanjio  ilpiù  crudel  mistraziail  core. 

ARIA. 

Se  m'  abbandoni  , 
Mio  doice  amore , 
Ahi  che  '1  dolore 
M' ucciderà  ! 
Deh  ti  rammenta 
lafè  giurata, 
Speme  adorata 
Di  qupsto  cor! 
Barbare  stelle, 
Destin tiranno  , 
Morrô  d'  aîFanno  ; 
Che  crudeltà  ! 

A.  (  Più  dubitar  non  deggio  ;  il  suo  dolore 

Mi  prova  la  sua  fede.  ) 

M'  ami  davver  ? 
IL  c.  T'adoro. 
A.  Perché  non  rispondesti  ? 

IL  c.      Spesse  volte  ti  scrissi,  ed  ho  sospetto 

Ch'  un  mio  rival. .  ma  tutto  scoprirô. 
A.         Fedel  mi  sei  ? 


(  n  ) 


SCENE  V. 
D.  AURORA,  ensuite  le  CAPITAINE, 

lEc.         Chère  amie,  jë  te  revois  enfla  ,  ah!  je  ne  - 
puis  exprimer  le  plaisir  que  j'éprouve. 

A.  Ingrat!  tu  ments. 

LE  e.         Oh  ciel  !  qu'entends-je?.  .  .  je  t'aime. 

A.  Tu  m'aimes,  et  tu  as  pu  garder  un  si  long 

silence  ?  — - 

LE  c .         J'ai  toujours  répondu  à  toutes  tes  lettres. 

A.  Quel  horrible  mensonge  !  Eloigne-toi  de 

mes  yeux,  tu  m'as  trahie, . . 

LE  c .  Tu  te  trompes ,  ma  chère .  —  Ah  î  de  grâce, 
écoute  moi .  —  Je  ne  puis  résister  à  ta  rigueur; 
une  peine  inexprimable  me  déchire  Fâme. 

AÏR. 

Ma  bien-aimée ,  si  tu  me  délaisses  . . ,  hélas  1 
}e  mourrai  de  douleur.  Doux  espoir  de  mon 
cœur,  rappele-toi  mes  sermens  !  je  n'ai  ja- 
mais cessé  de  t^'aimer  !  O  sort  cruel  !  ma  ten- 
dre amie,  calme  ta  rigueur ,  si  tu  me  dé- 
laisses, je  mourrai  de  douleur. 


A.  (Je  ne  dois  pas  en  douter;  sa  vive  peine 

est  une  preuve  de  sa  fidélité.  )  Tu  m'aimes? 

i.EC,  Je  t'adore. 

A.  Pourquoi  ne  m'as-tu  pas  répondu  ? 

LE  c ,         Je  t'ai  écrit  très-souvent ,  et  je  crains  cju'ua 

de  mes  rivaux. ,  .  mais  Je  le  saurai . 
A ,  Tu  m'es  fidèle  7 


(  ---8  ) 

IL  c.     Sol  per  te  vivo  o  cara. 

A.         Quai  soave  placer  !  di  pace  in  pegno 

Ecco  la  mantiporgo. 
IL  c.     Oh  me  felice  ! 

Più  lieta  sorte  a  noi  sperar  non  lice. 

DUETTINO. 

IL  G.  A.  Ah  che  l'anima  rapita 

Nel  diletto  ,  e  nel  contento 

Più  non  sa  se  resta  in  vita , 

O  se  more  nel  piacer  !     (  partono.  ) 

SCENA  VL 
GIANNINA,  LAUKETTA,  indi  BERNARDONE- 


G.         Andar.  . .  restar  v.orrei.  . . 

Non  so  cosa  risolvere. 
L.  Giannina  ! 

G.         Che  vuoi ,  cara  cognata  ? 
L.         Donna  aurora 

Ti  vuol  parlar ,  vftn  meco. 
G.  Andiam. 

T*arresta. 

Signora  civettina, 

Mi  dica  un  poco  dove  s^incammina  ? 
L.  (  a  Ber,  )  Viene  con  irie. 

Non  voglio. 
L.         Oh  questa  è  bella  î 
B.         O  bella  o  brutta ,  io  cosi  voglio  e  basta. 
G.         Che  maie  c'è  ,  s'io  vo  da  donna  Aurora  ? 
B.         Eh  si  si. . .  Donna  Aurora,  o  donna  Stella. 

Quest'  è  un  p  retest  o. 
G.         Ah  no  î 

L.  Délie  donne  tu  pur  geloso  sei  ? 

B.         Non  ti  rendo  ragion  dè  fatti  miei. 

G,         Brontola  quanto  vuoi ,  meco  verra. . . 

L.  Tornerb  presto. 

îî.  Bada  a  quel  chefai; 

Cara  V  hai  da  pagar ,  ma  cara  assaî. 


(  Giannina  e  Lauretta  entrano  in  casa  di  D.  Aurora, 
echiudono  l'uscio  in  faccia  a  Bernardone.  ) 


(  28  ) 

LEC.         Je  ne  vis  que  pour  toi. 

A .  Quel  bonheur  ;  je  t'offre  ma  main  en  gage 

de  paix  et  d'amour. 
i^Ec.         Quel  doux  ravissement!  on  ne  peut  être 

plus  heureux. 

DUO. 

LE  c.  A.     Mon  cœur  enivré  de  plaisir,  va  succomber 
à  l'excès  de  son  bonheur. 

(  Ils  sortent. 

SCENE  VI. 
GIANNINA,  LAURETTA,  ensuite  BERNARDONE, 


G.  Je  voudrais  aller.  . .  je  voudrais  rester.  ^ 

je  ne  sais  que  faire. 
L.  Giannina! 

G.  Que  veux-tu,  ma  chère  sœur? 

L.  D.  Aurora  désire  te  parler,  viens  avec  moi. 

G.  Je  te  suis. 

B.  Halte-là!  maudite  coquette,  dis-moi  un 

peu  où  vas-tu  ? 
L.  (àjB.)    Elle  vient  avec  moi. 
B .  Je  ne  veux  pas . 

L.  Oh  !  que  c'est  drôle  ! 

B.  Drôle  ou  non,  je  ne  veux  pas  qu'elle  sorte, 

cela  suffit. 

G.  Quel  mal  il  y  a-t-il  d'aller  chez  D.  Aurora? 

B.  Eh!  oui,  oui...  Dame  Aurora  ou  dame 

Etoile  ,  c'est  un  prétexte . 
G.  Hélas  !  non. 

I*.  Tu  es  jaloux  aussi  des  femmes  ? 

3.  Je  ne  veux  pas  te  rendre  compte  de  mes 

idées . 

•  Tu  as  beau  dire ,  elle  viendra . 

^-  Je  vais  revenir  tout  de  suite. 

B.  Prends  garde  à  toi,  tu  mêle  payeras,  et 

bien  cher. 


{Giannina  et  Lauretta  entrent  chez  D.  Jurora^  et 
jettent  la  porte  sur  le  nez  de  Bernardone.) 


(  29  ) 

B.         La  moglie  dentro  ed  il  marito  fuori  ! 
Ne  ho  da  sofFrîr  di  più  ? 
M'  han  fatto  rimaner  conie  \m  cucù. 
Misero  Bernardone,  equal  è  questa 
Di  continui  malanni 
Tempesta  indiavolata?  quando  credo 
D'  e.ssere  giâ  al  coperto  ,  ed  al  sicuro, 
Sono  aller  più  fra  l'ombre  e  fra  l'oscuro. 
Dove  rai  sia  non  so  ;  son  si  confuso, 
Sorpreso  ,  stupefatto , 
'    Ch'  air  ospedal  per  matto 

D'andar  sarô  costretto  :  ecco  il  cervello 
Già  balla  la  furlana;  il  capo  mio 
Già  balza  quai  pallone  -,  i  sentiment! 
Perdo  di  grado  in  grado  ; 
i\mici,  ai  mattarelli  io  già  menyado. 

Maritati  poverelli  ^ 

Già  vi  lascio ,  e  dico  addio  ; 

Qualche  volta  ai  mattarelli 

Dell  venitemi  a  trovar. 

Contempiando  il  caso  mio  , 

Gli  occhi  ben  aprir  dovete  > 

Ctîè  le  mogli  già  sapete 

Se  le  teste  fan  gonfiar. 

Sia  giovine  il  marito , 

Sia  bello ,  o  sia  compito , 

Sia  vecchio ,  sia  attempato  , 

Sia  sciocco  ,  o  letterato  , 

Le  mogli,  raieisignori  , 

Fan  sempre  le  civette , 

Tu  y  tu  e  a  suono  di  cornette 

Cistanno  a  corbellar. 

Maritati ,  etc.  (  parie,  ) 

scENA  vn. 

D.  ORLANDO,  1I.CAPITAN0,  indi  GIANNINA. 
©.  (^Al  Cap,)  Cran  tradiraente!  il  nostro  seryitore..c 


(  29  ) 

La  femme  dedans,  et  le  mari  dehors!.* 
peut-on  être  plus  maltraité?..  On  m'a  fait 
rester  comme  un  coucou.  Oh!  pauvre  Ber- 
nardone ,  quelle  est  donc  cette  suite  infernale 
de  malheurs?  Quand  je  crois  être  arrivé  au 
port ,  c'est  alors  que  je  me  trouve  dans  les 
ténèbres  ,  et  près  du  naufrage.  Je  ne  sais  que 
devenir;  je  suis  teilement  surpris,  étonné, 
confus ,  que  je  serai  forcé  d'aller  à  l'hôpital 
des  fous  ;  ma  cervelle  commence  à  danser  •> 
ma  tête  saute  comme  un  ballon  \  mon  esprit 
s'en  va  petit-à-petit  \  mes  amis  ,  je  pars  pour 
l'hôpital  des  fous. 


AIR. 

Pauvres  maris^  je  vous  quitte  !.. .  adieu!... 
Ah  !  venez  me  voir  quelquefois  chez  les  fous. 
Songez  à  mon  histoire ,  et  tenez  toujours  les 
yeux  bien  ouverts  ;  car  vous  n'ignorez  *])as 
de  quelle  manière  les  femmes  font  enfler  nos 
têtes.  Que  le  mari  soit  jeune,  vieux,  de 
moyen  âge ,  beau ,  aimable ,  sot ,  instruit, 
c'est  égal-,  elles  font  toujours  les  coquettes,  et 
tu  tu  tu  nous  font  marcher  au  son  des  trom- 
pettes. 

Pauvres  maris ,  etc.  (  Il  sort,  ) 


SCENE  VIL 

D.  ORLANDO,   le  CAPITAINE,  ensuite 
GI  ANNIN  A. 

o.  (rtu  Cap.)  Quelle  trahison  !  notre  domestique... 


(  -o  ) 

îL  c.      Fu  quel  cne  ci  tradi  ;  poc'  anzi  il  seppi. 

Sedotto  dal  denaro 

Del  primo  mio  lenente  innamorato.  .  » 
o.  Di  nipotine  ? 

IL  C.     AppuTito  :  dalla  posta 

Ogni  lettera  nostra  riîiravà , 

E  del  Tenente  in  man  le  consegnaYa, 
o.  Tartaifel  I  Ynno  e  l'altro 

A\rà  da  far  con  me. 
G.  Cari  signori  mip:i ,  quanto  mai  goda 

i  he  sia  fatta  la  pace. 
o.  Si  star  fatta. 

G.  lo&oîa,  mescliinella  ! 

/ûiiitta  ognor  saro. 
ÎL  c.      Sei  troppo  buona  , 

Tel  dis^i  già. 
o.  Cara  Giannine  pelle  , 

A-vresti  a  caro  di  tornar  in  pace 

Con  Bernardone  ? 
G,         Ah  si  ! 
ih  c .      Dove  s*jà  ? 

G.  '      Probabilmente  alF  osteria  del  Gaîlo. 

]Lc.  Andiam.o. 

o .         Andiam . 

G  .         Ivii  raccomando  a  voi. 

o .  (a  G.)  Star  pur  tranquille . 

iLf;.      Lascia  fare  a  Roi.  {Partono.) 

SCENA  VIIL 

GIANNINA,  indi  BERNARDONE,  con  bastoiie 
sotto  Vabito, 

G.  Egli  è  certo  infuriato  , 

PercLè  gli  abbiamo  chiiiso  1'  nscio  in  faccia. 

Eccolo.  —  Olî  corne  sbuffa  ! 
ïî.  Ben  Teniita. 

S' è  divertita  bene  ?  dov' è  stata? 
a:         Coii  donna  Aurora. 
î).  E  poi? 

G.'         Son  qui  tornata. 


(  3o  ) 

Oui ,  c'est  lui  qui  nous  a  trompé  ;  je  viens 
de  le  savoir  tout-à-rheure.  Séduit  par  l'argent 
que  lui  donnait  mon  premier  lieutenant ,  amou- 
reux. . . 

De  petite  nièce  P 

Précisément  :  ii  relira  t  to  utes  nos  lettres  de 
la  poste  et  les  lui  donnait. 

Tartaifel  !  ils  auront  tous  les  deux  affaire  à 
moi. 

Messieurs  ,  je  suis  biën  aise  que  monsieur 
le  Capitaine  ait  fait  la  paix  avec  D.  Aurora. 
Oui  y  paix  être  faite. 

Et  moi,  malheureuse,  je  serai  toujours  en 
prcie  au  chagrin  ! 

Vous  êtes  trop  bonne;  je  vous  l'ai  déjà 
dit, 

FeUey  aimaple  Gîannina ,  seriez-vous  bien 
contente  de  faire  paix  avec  Bernardone. 

Hélas  !  oui. 
Uù  est-il? 

Probablement  au  cabaret  à  l'enseigne  du 
Coq. 

Allons-y, 
Allons. 

Je  me  recommande  à  vous. 
(  à  Giaii  )  Rester  tranquille. 
Laissez-nous  faire.  (  Ils  sortent.  ) 

SCENE  VIII. 


GIANNIN  A,  ensuiteBERxN  ARDONE  ,  avec  un  bâton 
sous  l'habit. 

Il  doit  être  furieux,  parce  que  nous  lui 
avons  fermé  la  porte  au  nez.  Le  voici.  (  il 
étouffe  de  rage.  ) 

Bon  jour;  madame  s'est-sile  bien  amusée  ' 
où  a-t-elie  été  ? 
Chez  D.  Aurora. 
Ensuite  ? 

Je  suis  revenue  ici, 


(  3i  ) 

( V6  sfogarmi  )  entra  in  casa  ; 

(Oh  non  mi  fido.) 

Entra,  ti  dico. 

Ho  mal  al  capo,  e  bramo 

Di  prendere  un  p6  d' aria. 

(  Oh  che  briccona  ! 

Ma  non  la  scappi  no.) 

Parli  fra  denti,  dimmi  che  cos' haï, 

(  Con  aria  misteriosa .  ) 

Aspetta  un  poco,  or  ora  lo  saprai. 

QUARTETTO, 

Dirô.  . .  dirô.  .  .  vorrei.  . .  aspetta. .  . 

Non  posso  ancor  parlare; 

E  prima  ho  da  badare 

S' alcuno  qui  non  c'è. 

Spiegati  almen  più  cliiaro  ; 

Capire  non  poss'  io  ; 

Questo  linguaggio  oh  Dio  ! 

E  oscuro  assai  per  me. 

(  Or  che  le  sto  di  dietro , 

La  cosa  bene  andrà.) 

{Cava  il  bastoiie^  in  alto  di  batterla.) 

(Voltandosi.)  Ah  crudele!  gente  !  aita  ! 

Ah  malora  !  son  scoperto. 

SCENA  IX. 

Detti,  ORLANDO,  e  il  CAPITANO. 

Cos'  è  mai  questo  schiamazzo  ? 
Ah  Giannina,  cos'  avete? 
Del  mio  sangue  un'  empia  sete 
Ha  queir  empio  ,  quel  crudel. 
Ah  !  tartaifel  !  cosa  sento  ! 
Non  è  vero ,  non  è  vero. 
Taci,  taci,  menzognero. 
Cos'  è  questo  ?  cos'  è  questo  ? 

(Mostrandogli  il  bastone.) 

Cosa  vedo  !  ah  malandrine  ! 


(  5i  ) 

B,  (  Je  veux  me  venger  )  ,  rentre  à  la  maison. 

G.  (  Oh  !  il  e^t  trop  en  colère,  il  vaut  mieux 

rester  ici. 
B,  Rentre,  te  dis-je. 

e.  J'ai  mal  à  la  tête,  et  je  désire  prendre 

l'air, 

B,  (  La  friponne  s'en  doute . . .  mais  c'est  égal , 

elle  ne  l'échappera  pas,  ) 
G.  ïu  parles  tout  seul ,  dis-moi  ce  que  tu  as  ? 

B.  (  D'un  air  mystérieux.  )  Attends  un  instant, 

tu  vas  le  savoir. 

QUATUOR. 

Je  vais  te  le  dire...  je  voudrais.  .  .  At- 
tends,, je  ne  puis  encore  m'expliquer.  .  Il 
faut  auparavant  que  j'observe  s'il  n'y  a  per- 
sonne. 

De  grâce,  explique-toi  d'une  manière  plus 
claire;  je  ne  te  comprends  pas.  .  Hélas  !  ce 
langage.  .  est  trop  mystérieux, 

B.  (  A  présent  que  je  suis  derrière  elk,  la 

chose  ira  très-bien,)  (Il  ôte  le  bâton  y  prêt  à 
la  frapper.  ) 

G,  (  se  tournant.  )   Ah  cruel  !  Holà  !  du  se- 

cours î 

B.  Oh  diable  !  on  va  me  prendre  sur  le  fait. 

SCENE  XI. 

Les  Précédens,  ORLAINDO  et  le  CAPITAINE. 

o.  Quel  est  ce  vacarme  ? 

LE  c.         ^h  Giannina  !  qu'avez-vous  ? 

G.  Ce  perfide  ,  ce  barbare  voulait  me  tuer, 

o.  Ah  tartaifel!  qu'entends-je  ? 

B.  Ce  n'est  pas  vrai ,  ce  n'est  pas  vrai. 

LE  c.         Tais-toi,  menteur;  que  veut  dire  ce  baîon? 

(  En  le  lui  montrant.  [) 
o.  Que  vois-jel  ah!  maraud  !  ^oi  sen'ir  de 


(  5a  )  - 

Colla  spose  polFerine  ! 

E  instrunienro  da  adoprar? 

Noa  ho  lingiia,  non  ho  fiato. 

Son  di  neve  diventato , 

Corne  giunco  tremo  quà. 
o.         Mori,  birbo  ! 
B .         Maninia  mia  ! 
G.         Ah  fermate  ! 
IL  c.      Mori ,  indegno. 
B.  Ahpietàî 
G:         Ah  ch*  il  tenero  cor  mio 
I  Sente  ancor  di  lui  pietà! 

.    ,  Son        r  ji       's.  ^ 

a  4.       £    contuso,  ed  agitato, 

Come  nave  ch'  è  in  periglio, 
Dal  timoré  ,  dal  sconipiglio 
~  Par  che  ondeggi  quà  e  là. 

SCENA  X. 

Caméra  in  casa  di  D,  AuYora, 
D.  AURORA,  indiiL  CAPITANO,  e  GIANNINA. 

A.         Il  Capitan  non  torna.  .  .  che  sia  andato 

Alla  lortezza  ?  ah  no  !  me  V  avria  detto. 

Mi  par  di  sentir  gente. 

E  desso  con  Giannina. 

Caro  sposino  mio  ,  soletta  un  pezzo 

M'  avete  fatta  stare. 
IL  c.  Ohperdonate! 

Collo  zio  son  corso  alla  difesa 

Di  questa  sventurata. 
A.         Ma  che  cosa  è  accaduto  ? 
iLC.  Bernardone 

Bastonar  la  volea. 
A.  Oh  che  briccone  ! 
IL  c.      Ah  non  temer  !  sicura 

Qui  vivere  potrai. 
A.         Cara  Giannina , 

Vedere  io  ti  vorrei 

Al  par  di  me  contenta. 
G.         I  casi  miei 


(  3.  ) 

tels  instrumens  avec  ta  pelle  épouse  ! 
B.  J'ai  perdu  la  langue ,  je^n'ai  plus  d'haleine  ; 

je  suis  glacé  comme  la  neige...  je  tremble 

comme  une  feuille. 
G*  Coquin  ,  tu  vas  mourir  î 

B.  Oh  !  mon  dieu  I 

G.  Arrêtez  ! 

LE  c.         Perfide  !  tu  vas  perdre  la  vie  ! 
G.  Hélas  I  arrêtez  ;  mon  âme  sensible  ne  peut 

pas  s'empêcher  d'avoir  pitié  de  lui. 

à  4.        î^e  trouble  ,  la  crainte  accablent  cœur; 
^  ^  moa 

Tel  qu'un  vaisseau  que  les  vagues  vont  englou- 
tir ,  îj  ^"1^^  en  proie  à  la  plus  cruelle  agita- 
tion. \ 

SCENE    X.  \ 

Le  Théâtre  représente  une  chambre  dans  l'hôtel  de 
D.  Aurora.,  \ 

D.   AURORA,  ensuite  le  CAPITAINE\ 
et  G  I  A  N  N 1 N  A.  \ 

A.  Le  Capitaine  ne  revient  pas.  .  Serait-il  allé 

au  château  r  Hélas!  non,  il  m'en  aurait  pré- 
venue.—Je  crois  entendre  du  monde.  — 
C'est  lui  avec  Giannina.  —  Mon  cher  époux, 
vous  m'avez  laissée  long-tems  seule. 

LE  G.  Pardonnez-moi,  je  suis  accouru  avec  mom 
oncle  à  la  défense  de  cette  malheureuse. 

A.  Mais  qu'est-il  arrivé 

Ï.E  c.        Bernardone  voulait  la  battre. 

A,  Le  scélérat! 

LE  c.         IN'e  craignez  pas,  vous  resterez  avec  nous, 

et  vous  serez  en  sûreté. 
A.  Ma  chère  Giannina  ,  je  voudrais  vous  voir 

aussi  heureuse  que  moi. 

G,  Madame  •  vous  connaissez  ma  situation,  il 


Palesi  a  voi  di  già  sono  abbastan^^a  ^ 
D*  esser  felice  più  non  ho  speranza. 

ARIA. 

O  feîice  età  primiera! 

jEra  V  aima  ognor  contenta  ^ 

Il  pensiero  ti  rammenta; 

Ma  trovarti  più  non  sa. 

Sol  procelle  io  vedo  intorno  ; 

Copre  il  giorno  un  nero  velo. 

Ah  !  per  me  sereno  il  cielo 

Qando  mai  ritornerà? 

Sposo  ingrato  !  oh  dio  !  che  aîFanno  ! 

Il  mio  fato  è  si  tiranno 

Che  son  degna  di  pietà. 

SCENA  XI. 

D.  AURORA,  IL  CAPITANO,  indi  LAURETTA. 

Ah  povera  Giannina! 
Mi  fa  proprio  pietà. 
Presto^  signora. 
Che  vuoi? 
Siete  aspettata. 
Dachi? 
Da  vostro  zio. 
Dove  ? 
In  giardino. 

E  il  vostro  sposo  ancor  manda  a  chiamare. 
Perché  ? 

Le  nozze  là  vuol  fesîeggiare. 
Guardate  che  capriccîo. 
E  la  Giannina? 
Eh  niente  con  Masino 
Abbiam  già  concertato 
Quello  che  s*  ha  da  fare. 
Dunque  andiamo. 
Çho  giornata  gradita  ! 
E  questo  il  più  bel  di  délia  mia  vita. 

{Partono.) 


A. 

X. 

A.. 
L. 
A. 
T.. 
A  . 
î. . 

A. 
L  . 
A. 
ÎLC 
L. 


A. 

IL  C. 
A  . 


(  55  )  ^ 

est  impossible  qne  je  goûte  désormais  le 
bonheur. 

Oh  combien  je  regrette  mon  premier  âge, 
j'étais  alors  très-heureuse. .  .  Je  conserve  le 
souvenir  de  ces  beaux  jours  ;  mais  ils  ne 
reviendront  jamais.  L'orage  gronde  autour 
de  moi.  Les  plus  sombres  nuages  obscurcis- 
sent le  ciel.  .  .  Ah  I  quand  le  verrai-je  briller 
pour  moi  dans  tout  son  éclat?  époux  ingrat! 
Oh  !  dieux  !  quelle  peine!  mon  sort  est  si  af- 
freux, que  je  suis  digne  de  pitié. 


SCENE  XL 
D.  AURORA,  le  CAPITAINE,  ensuite  LAURETTA. 


A.  Pauvre  Giannina  '  elle  est  vraiment  à  plain- 

dre. 

I..  M  adame,  dépêchez-vous. 

A.  Que  veux-tu? 

L.  On  vous  attend. 

A.  Qui  donc  ? 

L.  Votre  oncle, 

A.  Où  est-il  ? 

L.  Dans  le  jardin.  11  m'a  chargé  aussi  de  faire 

venir  votre  époux  ! 
A .  Pourquoi  ? 

L.  Parce  qu'il  a  choisi  cet  endroit  pour  cé- 

lébrer la  noce. 
A.  Oh  !  voyez  quel  caprice  ! 

liEc.         Et  Giannina  ? 

L.  Ne  soyez  pas  en  peine ,  Maslno  et  moi  nous 

avons  songé  à  ce  qu'il  faut  faire . 
A.  Allons. 
LEC.         Quel  heureux  jour  ! 
A.  C'est  le  plus  beau  jour  de  ma  vie. 

{Ils  sortent.) 


9 


(H) 

SCENA  XII. 

Giardino  illuminato, 

ORLANDO,  iadi  AURORA,  ed  IL  CAPITANO, 

sen^i ,  suonatori. 
o .         Che  grate  mélodie  , 

Che  pelle  sinfonie  ! 

Placer  dar  clarinetti , 

Dar  gusto  pifFeretti, 

Fagotti  star  famosi , 

Star  corni  buoni  assai, 

Tai  suoni  i  nostri  sposi 

Potranno  consolar. 
A.ILC.  Che  amabile  concerto, 

Che  suono  ameno  e  gratol 

Sentite  corne  il  prato 

Fa  lieto  risuonar. 
o.         Sposine  ,  quà  venite 

Innanzi  a  me  sedere. 
IL  CL.  11  core  dal  piacere 

Mi  sento  saltellar. 
o.         Via  presto  ,  servitori, 

Portar  qui  limonate, 

Piscotti,  cioccolate, 

Pottiglie  in  quantité. 
iLc.A.  rClie  giorno  di  contento  ! 

1  Amor  non  più  dolcezza. 
o .        j  La  gioja  e  l' allegrezza 
vCrescendo  in  sen  mi  va. 

(  à  D,  Aur,  )  Prendete. 
A.  Obligatîssima. 
IL  c.      Oh  grazie  a  suoi  favori, 
o.         Rinfreschi  à  suonatori. 

Portate  ancora  là.  v 
ïL  c.  A.  o.  La  gioja ,  e  l'allegrezza  * 

Crescendo  in  sen  mi  va. 

SCENA  XIII. 

IDetti,GIANNINA,  LAURETTA ,  MASINO. 
G.  L.  M.  Chi  non  suona ,  non  balla,  non  canta 


(H) 


SCENE  XII. 

Le  théâtre  représente  un  jardin  illuminé . 

ORLANDO,   ensuite  D.    AURORA  et  le 
CAPITAINE,  des  Musiciens,  des  Domestiques. 

o.  Quelle  douce  mélodie!  quelle  belle  har- 

monie !  les  clarinettes  être  très-agréables,  les 
fifres  délicieux,  les  bassons  très-fameux,  les 
cors  excellens.  Cette  musique  devait  faire 
grand  plaisir  à  nos  époux. 


A.  LEC.     Quel  charmant  concert  !  quelle  musique 
ravissante  1  tous  les  alentours,  en  retentissent. 

o.  Heureux  époux,  venez  vous  asseoir  auprès 

de  moi . 

LE  c.  li.     Mon  cœur  palpite  de  joie. 

0.  Hola  !  mes  gens,  apportez  ici  des  rafraî- 

chissemens ,  des  biscuits,  du  chocolat,  des 

bouteilles  en  quantité. 
LE  G.  A .     Quel  heureux  jour  !  mon  cœur  peut  à  peine 

suffire  aux  délices  de  l'amour, 
o.  •  La  joie  et  l'allégresse  ravissent  mon  cœur. 

(à  £>.      Servez-vous,  je  vous  prie. 
A.  Mille  grâces. 

LEO.         Je  vous  remercie. 

o .  Portez  des  rafraîchissemens  aux  musiciens. 

LE  c .  A .  o .  La  j  oie  et  l'allégresse  ravissent  mon  âme. 

SCÈNE  XIIL 

Les  Précédens,  GIANNINA,  LAURETTA, 
M  ASINO. 

CL. M.     Qui  reste  ici  sans  chanter,  ni  danser  dans 


(  55  ) 

In  ua  giorno  cosi^segnalato 

Non  ha  mani  y  ne  gambe  ,  nè  fiato  , 

Odi  rabbia  m  sente  crepar. 

iLC.A.o .  Bravi ,  bravi  ,  c  be  cara  sorpresa  ! 
Segnitate  a  suonare  e  cantar. 

G»  L,  M.  Viva  viva  si  bella  allegria  , 

Viva  viva  lo  sposo  e  la  ^^posa  ! 
Questa  coppia  felice  e  amorosa 
Mai  disturbo  non  possa  provar. 

G.  lo  sainte  vi  voglio  augurare. 

M.         lo  ricchezze  ,  allegrezza  ,  e  contenti. 

L.  Sempre  amore  con  voi  pos  a  star. 

G.  M.  L.  Di  figliuoli  possiate  abbondar. 

A.  IL  c.  G.  Bravi  !  bravi!  sedete  ancor  voi, 
E  rinfreschi  vi  fate  portar. 

SGENA  XIV. 
I  DETTI,  e  BERN  ARDONE- 

3B.         11  canta  storie 

Chi  vuol  sentire  ? 

Certo  stupire 

Qui  vi  farà. 
IL  c,  o.  Chi  l'ha  chiamato? 
M.  L,     Li  dove  è  iiscito  ? 
G.         E  mio  marito. 

Quai  novità  ! 

A.  E  suo  marito  ! 
à  G.     Q^^^l  novità  ! 

B,  E'istorîa  bella 
So  di  i-^Ttoldo  , 
In  ^?^r*o?dir]0  , 

^teila , 
Di  Cacasenno , 
Del  î^r^B  niesfhino, 

Di    <-ir!o  i  î  I  rancia  , 
Di  don  l.hisciotté  , 
Di  Sancio  Pancia, 
D'un  disperàto. 
Mal  maritatO;» 


(  55  ) 

un  jour  aussi  fortuné,  est  sans  jambes  et  sans 
poumons  ,  où  crève  de  rage. 

LE  c.  A.  G.  Bravo  !  bravo  !  quelle  aimable  surprise  ! 
continuez  la  danse  et  les  chants. 

G.  L.  M.  Vive  la  joie  !  vive  la  joie  !  vive  les  heureux 
époux!  Puisse  ce  couple  fortuné  n  éprouver 
jamais  de  chagrin. 

G.  Je  vous  souhaite  une  bonne  santé. 

M.  Et  moi ,  richesses  et  bonheur. 

L.  Que  l'amour  suive  toujours  vos  pas  ! 

G.  M.  L.  Puissiez-vous  avoir  un  grand  nombre  d*en- 
fans  ! 

A.  LE  c.  G.  A  merveille  :  asseyez-vous  aussi,  et  faite^t-^ 
vous  porter  des  rafraîchissemens. 

SCENE  XIV. 
Les  Précédens,  et  BERN ARDONE. 


^.  Qui  veut  entendre  le  ménétrier  ?  il  vous 
ravira  d'etonnement, 

L.  c.  o.  Qui  Ta  demandé  ? 

M.  L.  D'où  est-il  sorti  ? 

G.  C'est  mon  mari^  .  que  veut  dire  cela  ? 

A.  C'est  son  mari. 

à  G,  Que  veut  dire  cela? 

B.  3e  sais  la  belle  histoire  de  Bertoldo,  de 


Bertoldino  ,  de  Belle-Etoile  ,  de  Cacasenno  , 
du  célèbre  infortuné ,  de  Rodomont,  de  Char- 
les-le-Grand  ^  de  Dom  Quichotte  ^  de  Sancho- 


(36) 

Che  per  la  moglie 
Pace  non  ha. 

GLi  Altrt.  Quest'  è  novissima , 

Quest'  è  bizzarra, 
B.         La  mia  chitarra 

^ccordo  già. 

La  bella  storiella ,  e  grazîosa 
D'un  povero  marito  io  \o'  cantar> 
Che  per  aver  amato  la  sua  sposa 
Questalo  fece  matto  diventar. 
Nobiltà  riverita  ,  attenzione  ; 
Io  canto  di  Giannina  e  Bernardone. 

G.         Fermatevi  un  poco, 
Padron  caro  mio  , 
Che  questa  ancor  io 
Cant  re  la  so 
E  meglio  di  voi 
Spiegarla  qui  yô. 

B.         Ma  prima  a  me  tocca, 
Sîgnori,  ascoltate. 

B.  Via  serra  la  bocca. 

à  G.  Si  cara  ,  cantate  , 
Silenzio  1  silenzio  ! 
Attento  già  sto. 

G.         Io  canto  d'una  sposa  meschinella , 
Da  un  marito  geloso  tormentata, 
Che  in  casa  star  dovea  la  poverella 
Non  già  da  moglie  ,  ma  da  carcerata; 

B.         Che  carcerata  !  non  è  vero  niente. 
Ma  perché  far  l'amore  volea 
E  con  Tizio  e  con  Cajo  e  con  Sempronio, 
Fuor  di  casa  ,  il  tradito  marito 
JSon  lasciava  la  moglie  più  andar; 
Ma  lei ,  per  far  a  lui  maggior  dispetto  , 
Prese  amicizia  con  un  militare  : 
Bernardon  lo  sapea  ,  e  poveretto 
Per  paura  dovea  dissimulare. 

«.         Tu  meati  per  la  gola  :  il  capitano 
Proteggeva  Giannina  perche  vedea 
Ch'  eir  era  ognor  a  torto  strapazzatâ. 
Da  quel  vecchio  geloso  rabbioso , 


(56) 

Pancha  ,  d'un  pauvre  mari  désespéré  y  qui  a 
perdu  le  repos  à  cause  de  sa  femme. 

ÂUTHES.  C'est  très-curieux  ,  très-original, 

B.  Accordons  ma  guitare.  Je  vais  chanter  la 

belle  et  gracieuse  histoire  d'un  pauvre  mari , 
qui ,  ayant  trop  aimé  sa  femme ,  est  devenu 
fou.  Messieurs,  veuillez  me  prêter  attention. 
Je  vais  chanter  l'histoire  de  Giannina  et  Ber- 
nardone. 

^.  Un  petit  moment ,  mon  cher  monsieur  ;  je 

sais  la  chanter  aussi,  et  la  raconter  mieux 
que  vous. 


B,  Mais  c'est  à  moi  à  chanter  le  premier* 

G.  Messieurs ,  écoutez. 

B.  Tais-toi, 
à  6.        Chantez ,  chantez ,  belle  Giannina  ;  silence  ! 
nous  vous  écoutons. 

G*  Je  chante  l'histoire  d'une  épouse  infortunée , 

qu'un  mari  jaloux  tourmentait  sans  cesse;  la 
pauvre  victime  était  forcée  de  rester  toujours 
à  la  maison  ,  enfermée  comme  une  esclave. 

B.  Esclave  !  cela  n'est  pas  vrai,  ce  n'est  pas  ça. 

Elle  voulait  ton] ours  faire  l'amour  avec  tout 
le  monde;  et  soa  mari  qu'elle  avait  trompé 
plusieurs  fois  ,  ne  la  laissait  plus  sortir  seule  ; 
mais  elle  ,  pour  le  faire  crever  de  dépit,  s  a- 
mouracha  d'un  militaire  ;  Bernardone  le  sa- 
vait; mais  le  pauvre  sire  se  taisait  pour  évi- 
ter des  coups. 


Tu  ments  :  le  capitaine  avait  prs  le  parti 


,       (  57  ) 

Che  facea  sua  nioglie  crepar. 

In  somma  era  costui... 
E.         Un  uom  d'onore. 

Ma  sua  mogliti  avea. . . 
o.         Un  cor  fedele. 

Ella  l'amava  assai  e  a  tutte  Tore. 
s.         E  a  Corneto  il  mandaya  a  gonfîe  vele, 
G.         Mentite,  mentite. 
B.         Sbagliate ,  signora. 
G.         Menzogne  voi  dite. 
B.         No  y  no  ,  verità. 
c         Che  uomo  (îi  fede  ! 
u,         Che  donna  sincera  ! 
G,  B,      Un  sciocco  è  chi  credè 

Le  tue  falsità. 
o.  Orsù  quest'  iiftoria 

Finir  Bernardone , 

O  mio  sciabolone. 

Zif  zaffe  farà. 
B.  Ma ,  caro  signore. . . 

o.  îLC.  A.  I  a  pace  vogliamo. 
:e,  L'oîFeso  mio  onore. . . 

I,.  M.      Gli  offesi  noi  siamo, 
G.         Piùbuona,  e  carina.  .  . 
L.      A.  Non  vedi  Giannina  ? 
G.         Più  sposa  aniorosa. . . 
L.  A.  o.  Di  lei  non  si  da. 
G.         Via  pace ,  maritô. 
33.  Non  so  più  resislere  , 

Di  fronte  il  prurito 

Passando  mi  va. 
G.         M'  as  col  ta  un  tantino. 
B,         Pian  piano  m'  accosto. 
G.         La  mano  ,  sposino. 
B.  Prendetela  quà. 

G.  Ah  furbo  ! 
B.  Furbetta  ! 
G.  Mio  soie  ! 
B.  Mio  amore. 

TUïTi.   Di  gioja  il  mio  core 

Mi  batte ,  ta  ta. 


(  ^7  ^ 

de  Giannina,  parce  qu'il  savait  qu  un  vieux  ja- 
loux enragé  maltraitait  injustement  sa  femme , 


et  voulait  la  faire  crever.  Enfin,  c'était 
» .  Uu  homme  d'honneur  ;  mais  sa  femme 

avait ... 

G.  Un  cœur  fidèle.  Elle  Ta  toujours  aimé. 

B,  Et  Ta  envoyé  souvent  à  Cornouailles* 

G,  Vous  mentez  ,  monsieur, 

B.  Belle  dame,  vous  vous  trompez.  . 

G.  Ce  sont  des  impostures^ 

B.  Non,  non,  ce  sont  des  vérités. 

Quel  homme  sincère  ! 
B.  Quelle  femme  fidèle  ! 

^.  B.         Qui  te  croirait,  serait  bien  sot, 

o.  Holà  !  Bernardone^  Jlnir  tout  cela,  ou  bien 

mon  grand  sabre  faire  zif  zajfe^ 

Mais,  mon  cher  monsieur.  . 
o.  LE  G.  A.  Nous  voulons  qu'on  fasse  la  paix» 
B.  Mon  honneur  offensé.  .  . 

L.  M,         Oest  nous  qui  sommes  les  offensés. 
G.  Je  serai  meilleure  ,  plus  aimable.  .  . 

L,  o.  A.      (  à  Ber.  )  Entends-tu  ? 
G.  Epouse  tendre  et  fidèle. .  . 

L . A . o.      Tu  n'en  trouveras  jamais  une  semblable, 
G.  Cher  époux, -faisons  la  paix. 

B,  Je  ne  résiste  plus;  j'oublie  mes  affronts. 

G.  Ecoule  un  peu. 

B.  Je  m'approche  petit-à-petit. 

G.  Cher  époux,  la  main... 

:b.  La  voici. 

G.  Ah!  fripon? 

B .  Petite  friponne  ! 

G.  Mon  soleil! 

B .  Mon  amour  ! 

TOUS.       Mon  cœur  palpite  de  plaisir,  ta  ta  ta: 


(  38  ) 

TUTTI    Viva  vira  Fallegria , 

Viva  ancor  la  compagnia! 
Che  piacere!  che  contento  î 
Giubilare  il  cor  mi  sento. 
Via  saltiamo  ^  via  balliamo  y 
La  îa  la  re  la. 
Oh  che  gran  félicita. 


(  58  ) 

TOUS.       Vive  la  joie  !  vive  cette  belle  société 
Quelle  allégresse  !  quel  doux  contentement  f 
mon  cœur  nage  dans  l'ivresse  !  Sautons  ,  dan-» 
sons. . .  la  la  la  rela ,  ah  !  quel  bonheur  ! 


FIN.